Livres
L'art, la stratégie et l'Histoire se rejoignent dans le très bel ouvrage « Napoléon en Italie », qui comprend une centaine d'aquarelles peintes par Giuseppe Pietro Bagetti retraçant tous les épisodes des campagnes de Napoléon, tels qu'ils sont rapportés et commentés par Stendhal et par Adolphe Thiers dans son « Histoire du Consulat et de l'Empire ».
C'est en 1802 que Bonaparte commanda la « carte des champs de bataille du Piémont » à une équipe d'ingénieurs et de topographes, dont faisait partie Giuseppe Pietro Bagetti, auteur des vues aquarellées. Tous partirent sur le terrain car la règle était que les tableaux de batailles devaient toujours être des portraits de sites rigoureusement exacts. Mais bien plus que de simples relevés topographiques, les aquarelles rehaussées de gouache que Bagetti envoya pendant plusieurs années en France, s'affirmèrent comme de remarquables paysages où les combats apparaissaient réduits à une échelle lilliputienne.
Pour éclairer ces images de guerre, ce sont deux historiographes de l'époque napoléonienne fort différents l'un de l'autre qui ont été choisis. Stendhal d'abord, qui dès 1817, sous la Restauration, rédigeait une biographie - « la Vie de Napoléon » - de celui qu'il tenait pour « l'homme le plus grand qui soit apparu sur terre depuis César ». Vingt ans plus tard, en 1836, alors que Napoléon est en passe de devenir un héros national, l'écrivain passait à une vaste fresque dont seule la première partie verra le jour. C'est de ces « Mémoire sur Napoléon » qu'a été extraite la partie consacrée à la première campagne d'Italie.
En ce qui concerne la seconde campagne d'Italie, le responsable de l'édition Xavier Salmon - conservateur au Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon - s'est reporté à la monumentale « Histoire du Consulat et de l'Empire » d'Adolphe Thiers, publiée en vingt volumes entre 1845 et 1862. Un texte qui se distingue par sa grande clarté dans la description des batailles.
« Napoléon en Italie », Editions Franco Maria Ricci288 p., 94 ill. coul., relié en soie noire Orient et présenté dans un coffret de bibliothèque, 251 euros.
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