LE RÉCEPTEUR du facteur de croissance épidermique ou EGFR est une protéine transmembranaire, exprimée par les cellules épidermiques, mais également par de nombreuses cellules tumorales, qui joue un rôle important dans la prolifération, la croissance et la signalisation cellulaires. L'activation de l'EGFR est nécessaire à la survie des cellules épidermiques, mais elle favorise aussi le développement et la progression des cancers. D'où l'idée d'inhiber la croissance tumorale en empêchant l'activation de l'EGFR et la mise à disposition d'un premier anticorps monoclonal chimérique anti-EGFR dans le traitement du cancer colo-rectal. Afin de limiter les réponses immunitaires déclenchées par la portion murine de l'anticorps, les Laboratoires Amgen ont développé un anticorps monoclonal anti-EGFR 100 % humain : le panitumumab.
Dans une étude multicentrique, 463 patients atteints d'un cancer colo-rectal métastatique exprimant l'EGFR ont été répartis de façon aléatoire, après échec de la chimiothérapie, pour recevoir soit 6 mg/kg de Vectibix en perfusion intraveineuse une fois toutes les deux semaines, associés à des soins palliatifs (SP), soit des soins palliatifs seuls.
Une mutation du gène KRAS.
Une diminution de 46 % du taux de progression tumorale a été constatée chez les malades sous Vectibix, par rapport au groupe témoin (p < 0,0001). La durée moyenne de survie sans progression a été de 13,8 semaines sous Vectibix et SP et de 8,5 semaines avec les SP seuls. Il a été noté 2 % de réactions à la perfusion et 90 % de réactions cutanées, le plus souvent légères à modérées et liées à l'action pharmacologique des inhibiteurs de l'EGFR.
Mais l'analyse n'en est pas restée là car on sait aujourd'hui que la prolifération cellulaire dépend aussi de l'activation d'une protéine intracellulaire, KRAS. Or de nombreuses tumeurs (de 32 à 57 % des cancers colo-rectaux) sont porteuses d'une mutation du gène KRAS à l'origine d'une protéine KRAS constamment active et source de résistance aux anti-EGFR. La recherche de cette mutation a donc été faite lors d'une analyse rétrospective. Vectibix n'a apporté de bénéfice que chez les patients ayant un gène KRAS non muté (57 %) avec un doublement de la durée médiane de survie sans progression (16 semaines) sous panitumumab par rapport à celle du groupe SP seuls (8 semaines).
Dans l'Union européenne, Vectibix est indiqué, en monothérapie, dans le traitement des patients atteints de cancer colo-rectal métastatique, exprimant l'EGFR, ayant un gène KRAS non muté, après échec des protocoles de chimiothérapie à base de fluoropyrimidine, oxaliplatine et irinotécan.
D'après une conférence de presse des Laboratoires Amgen.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature