Selon plusieurs études, la moitié des patientes seulement continuerait à prendre leur traitement un an après son initiation et elles disent préférer les traitements à prise moins rapprochée. Le denosumab (Prolia, Amgen), administré en injection sous-cutanée tous les six mois, pourrait donc aider à améliorer l’observance. Cet anticorps dirigé contre le RANK ligand, qui cible la cytokine principale de stimulation des ostéoclastes. Contrairement aux biphosphonates qui s’intègrent à la masse osseuse, c’est une molécule circulante qui agit sur les différentes étapes de la formation des ostéoclastes. « Son effet est constant pendant six mois, puis lorsque le principe actif est éliminé, l’effet s’arrête. Le fait qu’il n’y ait pas de rémanence est séduisant, car cela donne au prescripteur le contrôle sur l’efficacité du médicament », avance le Pr Thierry Thomas, rhumatologue au CHU de Saint-Étienne.
Une double indication
En Europe, Prolia devrait être indiqué chez les femmes à risque élevé de fracture ostéoporotique, mais aussi en prévention chez les hommes en privation androgénique (suite à une opération de la prostate, par exemple). Certains traitements de l’ostéoporose sont déjà indiqués dans l’ostéporose masculine, mais le denosumab est le premier à obtenir une AMM dans cette indication précise.
Dans l’étude pivot du développement de ce médicament, le denosumab réduit les fractures vertébrales de 68 % et les fractures de hanche de 40 %, ce qui est comparable aux meilleurs des résultats des molécules déjà disponibles. La tolérance est globalement comparable au placebo, avec un petit bémol pour les seuls événements indésirables graves liés à des érysipèles. Deux cas d’ostéonécrose de mâchoire ont été observés au cours du suivi des études de phase 3. Il faut donc actuellement considérer que c’est un événement de classe des anti-résorbeurs et qu’il reste exceptionnel dans cette indication. « Cette nouvelle molécule présente un rapport bénéfice-risque a priori comparable à celui des biphosphonates, tout en apportant une vraie originalité en termes de facilité d’utilisation et de contrôle de l’efficacité. Ceci devrait permettre une prescription assez large, par exemple chez des patientes âgées polymédicamentées comme chez des femmes plus jeunes actives avec une bonne maniabilité thérapeutique. Elle a obtenu une AMM européenne en première intention et le prix qui devrait être comparable à celui de l’Aclasta (biphosphonate en 1 perfusion intraveineuse annuelle), si l’on se base sur d’autres pays Européens.
« L’injection tous les six mois fournira au médecin généraliste une bonne occasion pour revoir son patient régulièrement, faire le point avec lui et lui rappeler les conseils de prévention et d’hygiène de vie », estime le Pr Thierry Thomas.
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