LA MEDECINE EN 2003
Actualités sur l'infection à VIH
L'année 2003 a été marquée, dans le domaine thérapeutique, par l'arrivée sur le marché français d'un inhibiteur de fusion, le T 20 (Fuzeon, Laboratoires Roche). Un événement marquant dans le cadre des stratégies de sauvetage chez les patients en échec thérapeutique.
Les patients en échec thérapeutique doivent pouvoir bénéficier de stratégies de sauvetage. L'arrivée d'une nouvelle molécule est donc la bienvenue : c'est le cas du Fuzeon ou T 20, un inhibiteur d'entrée qui s'oppose aux mécanismes permettant au virus d'entrer dans la cellule, par une interaction avec la gp41, une protéine du VIH1 nécessaire à la fusion du virus à la membrane cellulaire.
Deux grands essais comparatifs randomisés Toro 1 (Amérique du Nord) et Toro 2 (Europe), publiés en début d'année, ont servi de base à l'enregistrement rapide de cette molécule issue de la recherche américaine (Laboratoires Trimeris), en partenariat avec Roche pour le développement clinique et industriel et pour sa récente commercialisation.
Les résultats de ces deux grands essais ont montré que l'ajout de T 20 à un traitement optimisé chez des patients en échec thérapeutique permet un gain significatif en termes de réduction de charge virale et un gain significatif supplémentaire en CD4. L'indication actuelle de l'AMM qui en découle concerne les patients qui ont reçu les différentes classes thérapeutiques et qui sont en échec virologique. Pour le Pr Jacques Reynes (CHU de Montpellier), membre du groupe d'experts du rapport Delfraissy, il s'agit d'une avancée thérapeutique significative permettant d'effectuer un nouveau montage thérapeutique utilisant ce T 20, en vue d'optimiser l'efficacité d'une trithérapie ou d'une quadrithérapie.
Fuzeon est le premier antirétroviral qui s'administre par voie parentérale (une injection sous-cutanée matin et soir), ce qui occasionne une contrainte majeure pour le patient. La tolérance générale est bonne, mais des réactions inflammatoires aux sites d'injection sont observées chez deux tiers des patients, impliquant l'arrêt du traitement pour 5 % d'entre eux.
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