CIMAISES

L'Arménie en deux lieux

Publié le 12/04/2007
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PARIS

L'année de l'Arménie propose deux manifestations passionnantes et originales. La première permet de découvrir la collection de la fondation Nourhan-Fringhian, le musée arménien de France, inaccessible depuis près de quatorze ans, et qui est exceptionnellement ouvert pendant quelques jours encore, le temps de l'exposition « Les chemins de l'Arménie ». Constituée depuis 1949 par Nourhan Fringhian pour honorer la riche mémoire du peuple arménien, cette collection (dont une partie est dévoilée ici) est une introduction de choix à l'art et à la culture de ce pays, à travers la présentation d'oeuvres (orfèvrerie religieuse et profane, plaques votives, icônes, textiles, manuscrits, peintures d'Aïvazovski et de Chahine, sculptures de Mouradoff…) datant du deuxième millénaire avant J.- C. jusqu'au XXe siècle. A compléter par l'exposition qui se tient au musée de Montmartre, sur le mouvement arménophile. Celui-ci se développa au début du XXe siècle, à l'initiative d'hommes politiques, d'écrivains et d'artistes, mobilisés autour de la « question arménienne ». Les dessinateurs Willette, Steinlen, Léandre ou Forain dénoncèrent dans leurs caricatures le génocide arménien ; ils furent relayés par Georges Clemenceau et Jean Jaurès, mais aussi par Anatole France, Marcel Proust, Charles Péguy, Max Jacob, Emile Gallé, Camille Saint-Saëns… Des caricatures et dessins de presse sont exposés ici, ainsi que des oeuvres d'Auguste Rodin, Antoine Bourdelle, Eugène Carrière et des créations d'artistes eux-mêmes arméniens (Chahine, Polat, Atamain, Babaïan…). Une intéressante plongée au coeur de ce grand mouvement de solidarité. Notre photo : Hagop Gurdjian (1881-1948), « Salomé tenant la tête de Jean-Baptiste ».

– Musée arménien de France. Fondation Nourhan-Fringhian, 59, avenue Foch, Paris-16e. Tél. : 01.40.36.84.33. Jusqu'au 22 avril – Musée de Montmartre, 12, rue Cortot, Paris 18e. Tél. 01.49.25.89.39. Jusqu'au 24 juin.

PARIS ET BOULOGNE-BILLANCOURT

Alessandro Papetti

Né en 1958 à Milan, Alessandro Papetti a toujours été fasciné par le mouvement, la vitesse, le dynamisme. Dans son exposition de la galerie Alain Blondel intitulée « Villes fugitives », il donne à voir des compositions à la gloire du paysage urbain, et plus particulièrement des boulevards parisiens. A l'aide de larges coups de brosse et de traces de pinceau vigoureuses, l'artiste retranscrit la course d'une voiture, la circulation, la rapidité. La technique est celle d'un virtuose et l'effet visuel est saisissant. Au musée des années 1930 de Boulogne-Billancourt, Papetti propose une série consacrée à l'usine Renault de l'île Seguin, à l'abandon depuis plusieurs années, mais dans les ruines de laquelle le peintre s'est longtemps promené. Il en a restitué avec la même énergie sur ses toiles les verrières, les ateliers désaffectés, les turbines. Une oeuvre pleine de vie.

– Galerie Alain Blondel. 128, rue Vieille-du-Temple, Paris 3e. Tél. : 01.42.78.66.67. Jusqu'au 12 mai.
– Musée des Années 1930, 28, avenue André-Morizet, 92100 Boulogne-Billancourt. Tél. 01.55.18.53.00. Jusqu'au 10 juin.

LILLE

La Grèce des modernes

Le thème de la Grèce a marqué les peintres de tous les temps, particulièrement dans les années 1930, où les artistes modernes (Braque, Hayter, Laurens, Matisse, Picasso, Le Corbusier, Masson, Zadkine…) se référèrent aux classiques. Pendant sa fermeture pour travaux d'extension et de modernisation, le musée d'Art moderne Lille Métropole organise cette manifestation hors les murs, à la médiathèque Jean-Lévy. On y découvrira des livres illustrés, des estampes originales et des dessins, mais aussi des manuscrits rares, 130 oeuvres au total qui disent l'intérêt porté par ces artistes aux mythes grecs. Notre photo : « Cahiers d'art », 1947, donation Geneviève et Jean Masurel.

Médiathèque Jean-Lévy. 32, rue Edouard-Delesalle, Lille. Tél. 03.20.15.97.20. Jusqu'au 22 avril.

> D. T.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8146