« L’Armée du crime » : c’est le nom donné par les nazis et le gouvernement deVichy aux vingt-deux partisans étrangers, exécutés le 21 février 1944, à quelques mois de la Libération de Paris. Espagnols fuyant Franco, Italiens refusant Mussolini, juifs hongrois, polonais ou roumains, ils avaient choisi « la France des droits de l’homme » et s’étaient regroupés pour résister à l’occupant sous la bannière d’un Arménien, l’ouvrier poète Missak Manouchian. Que savent les jeunes d’aujourd’hui sur ces combattants
de l’ombre ? C’est à cette question que répond Robert Guediguian, dans un film ouvertement pédagogique, qui commence comme une chronique de l’occupation de Paris. Les coups de forces antinazis sont montrés clairement, mais Guediguian privilégie l’intimisme, nous faisant partager le
quotidien des personnages, montrant la tendresse inquiète d’un jeune Juif pour son petit frère, ou l’amour de Manouchian pour sa compagne. Il pose la question du passage à la violence pour ces pacifistes contraints de donner la mort alors qu’ils étaient « partisans de la vie ». Certaines vérités dérangeantes (la rafle du Vel d’Hiv, entièrement organisée par les autorités de Vichy) sont rappelées, et tout culmine avec la célèbre lettre de Manouchian, proclamant « mourir sans haine pour le peuple allemand ». Cette « armée du crime », Guediguian la peint comme une armée de la lumière, debout, courageuse et pleine d’espoir dans une des périodes les plus sombres de notre histoire.
Ledoyen, Robinson Stevenin
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature