Tel un patron d’une entreprise du CAC 40, Christian Anastasy est sans cesse en mouvement. À 55 ans, il exerce sa toute nouvelle fonction de directeur général de l’Agence nationale pour l’appui à la performance hospitalière (Anap) aux quatre coins de Paris, dans les différents sièges des agences que regroupe maintenant l’Anap : que ce soit dans l’ex-Gmsih, XVe arrondissement, ou dans l’ex-Meah, XIIe arrondissement. Pour le rencontrer, il faut le traquer. À cela, une raison : « Je m’imagine mal louer un nouveau siège pour l’Anap, tant que je n’aurais pas trouvé repreneur pour les immeubles qu’occupent les anciennes agences que nous regroupons », affirme-t-il, catégorique. On l’aura compris : ce Parisien de naissance, taillé à la serpe, est l’homme de la situation. À savoir : celui par qui les hôpitaux regagneront de l’efficience. Comme pour illustrer son propos, il édicte, de manière quasi mécanique, cette sentence, qui mériterait de figurer au fronton du futur siège de l’Anap : « La non-qualité représente 25 % des charges d’exploitation des hôpitaux. » Mais que l’on ne se trompe pas : Christian Anastasy n’est pas un gestionnaire froid et calculateur. Cet amateur de peinture, qui a géré, naguère, une galerie à Paris, possède, avant tout, une très haute idée de la fonction publique : « C’est le dernier domaine aristocratique. Nous sommes totalement désintéressés, au service d’autrui. » Cet altruisme a conduit ce fils d’assureur sur les bancs de l’École nationale de santé publique : « C’est un choix totalement délibéré. » S’en est suivie une carrière de trente ans, qu’il aura passée à la fois dans le public, le privé commercial et le mouvement mutualiste. Où il aura pu mettre en pratique ses talents d’organisateur. Et préfigurer certaines réformes du système de santé. Comme, par exemple, la consultation pluridisciplinaire en cancérologie. À la mutualité française Loire, il a eu l’idée de regrouper l’ensemble des spécialités qui gravitent autour de la cancérologie, pour une consultation unique. À l’Hôtel-Dieu, il aura participé, à l’orée des années quatre-vingt, à la mise en place du PMSI. Enfin, il aura permis de mettre en place un système de vases communicants entre les lits du sanitaire et du social dans un groupe privé, en créant un centre d’alcoologie. À l’heure des agences régionales de santé, ce sens de la cross-fertilization, comme disent les managers du privé, apparaît comme un sérieux atout dans ses nouvelles fonctions. Sa botte secrète ? « De l’empathie pour les hospitaliers, dans le respect du financeur. » Ce n’est pas une mince affaire. Gageons que ce cycliste chevronné saura trouver sa voie à son nouveau poste, sans jamais dérailler.
Christian Anastasy
L’aristocrate SDF
Publié le 19/12/2009
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Jean-Bernard Gervais
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Source : Décision Santé: 260
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