«De nombreusesétudes d'observation et d'intervention ont démontré que, en diminuant le niveau de LDL cholestérol de 10%, cela pourrait faire baisser l'incidence des maladies cardio-vasculaires de 12 à 30% en cinq ans (Katan & coll., 2003), a rappelé en introduction le Pr Eric Bruckert (hôpital de la Pitié-Salpêtrière Paris). Tout sujet ayant un LDL cholestérol>1,60g/l (4,1mmol/l) doit suivre des recommandations hygiéno-diététiques. Lorsqu'il existe un facteur de risque ou une pathologie artérielle, les mesures diététiques s'appliquent quel que soit le taux de LDL cholestérol (recommandations AFSSAPS 2005). »
Parmi les mesures diététiques à proposer, l'utilisation d'aliments enrichis en stérols végétaux, en permettant de s'opposer à l'absorption intestinale du cholestérol alimentaire et du cholestérol contenu dans les sels biliaires, conduit à une réduction supplémentaire (en plus de celle consécutive aux mesures alimentaires hypocholestérolémiantes classiques) de 10 % du LDL cholestérol.
Les stérols végétaux, composants naturels présents en faible quantité dans certains végétaux (huiles, céréales, fruits et légumes…), ont démontré, depuis les années 1950, leurs effets sur la réduction du LDL cholestérol.
En 2003, Katan & coll. ont conduit une métaanalyse regroupant 41 études cliniques qui a montré un lien direct dose/effet entre la consommation de stérols ou de stanols végétaux et la réduction du LDL cholestérol.
De nombreux travaux.
L'apport de 2 g/j de stérols ou de stanols réduit de 10 % le LDL cholestérol. Comme l'a précisé le Pr Bruckert, ces études comparaient une margarine enrichie en stérols végétaux à un placebo, c'est-à-dire à une margarine non enrichie ; si le beurre avait été remplacé par une margarine enrichie en stérols végétaux – situation habituelle en pratique clinique –, la baisse du LDL cholestérol aurait été encore plus importante. Par ailleurs, ce travail a également mis en évidence l'effet additif des stérols ou des stanols à celui d'un régime équilibré (réduction de 20 % du LDL cholestérol) ou d'un traitement médicamenteux (ce qui permet dans certains cas d'atteindre les objectifs sans avoir à augmenter les doses de médicament).
Ces aliments enrichis en stérols ou en stanols végétaux ont fait l'objet de très nombreux travaux, tant pour démontrer leur bénéfice sur le profil lipidique que pour s'assurer de leur innocuité. Théoriquement, les stérols végétaux peuvent interférer avec l'absorption des vitamines liposolubles, notamment les caroténoïdes du fait de leur mode d'action. Les essais cliniques montrent que la diminution du niveau plasmatique de bêta-carotène reste dans une fourchette normale des fluctuations saisonnières (jusqu'à 30 % de variation). La consommation d'aliments enrichis en stérols végétaux doit donc être intégrée à une alimentation riche en fruits et en légumes, afin de contrebalancer une éventuelle diminution des niveaux plasmatiques de caroténoïdes.
La sécurité des stérols végétaux chez l'homme a été reconnue par de nombreuses instances réglementaires internationales, dont la Novel Foods de l'Union européenne, qui a considéré comme sûre la consommation à long terme de produits enrichis en stérols végétaux.
Toutefois, ces produits ne s'adressent qu'aux personnes souhaitant diminuer leur taux de LDL cholestérol et doivent être associés aux autres mesures hygiéno-diététiques recommandées chez les patients hypercholestérolémiques. Les résultats du programme de Post Launch Monitoring (Lea & Hepburn, 2006) confirment que les produits enrichis en stérols végétaux sont consommés par la bonne cible, qu'ils ne sont pas surconsommés et qu'ils n'ont pas d'effets secondaires sur l'état de santé.
Session « L'alimentation et la baisse du choslestérol », parrainée par Unilever Fruit d'Or et présidée par le Pr Eric Bruckert (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris) avec la participation du Dr Laurence Plumey (hôpital Necker, EPM Nutrition, Saint-Cloud) et le Chef Martial (meileur ouvrier de France cuisine depuis 1991).
Les mesures alimentaires à proposer
– Limiter les apports de graisses saturées (de 20 à 30 g/j) ; pour cela, il faut : remplacer le beurre par une margarine allégée, choisir une crème fraîche allégée (15 % MG), à utiliser en petite quantité, éviter les morceaux gras de viande, la charcuterie, les fritures, les viennoiseries, les quiches, les biscuits et les pâtisseries.
– Favoriser la consommation d'acides gras monoinsaturés contenus dans l'huile d'olive et la volaille.
– Augmenter la consommation d'acides gras oméga 3, dont l'huile de colza, de noix, de soja et les poissons gras sont riches.
– Limiter fortement la consommation de foie et de jaunes d'oeuf très riches en cholestérol.
– Consommer quotidiennement des fruits et des légumes.
– Consommer régulièrement des margarines ou des yaourts enrichis en stérols ou en stanols végétaux.
– Consommer des produits à base d'avoine riches en glycanes.
L'observance de l'ensemble de ces mesures, associée à la pratique d'une activité physique régulière, permet de diminuer de près de 30 % le taux de LDL cholestérol.
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