LA FRANCE, pour passer de 1,7 enfant par femme en 1995 à 2 aujourd'hui, «n'a pas eu besoin de l'outre-mer, qui n'ajoute que 0,02enfant au taux de fécondité nationale», ni des immigrées, dont l'apport reste «modeste, +0,1enfant», explique un rapport de l'Ined (Institut national d'études démographiques). La participation des étrangères à la natalité est certes «importante», avec, en 2006 comme en 2005, environ 100 000 naissances sur 800 000, la moitié dans le cadre d'unions mixtes ». Mais leur contribution au taux de fécondité est «faible». «Imaginons 75Françaises avec une moyenne de 2 enfants par femme et 25 étrangères» dans le même cas, dit l'Ined : «Ces dernières contribueront aux naissances dans une proportion de 25%, mais sans rien modifier au taux de fécondité.» Pour qu'il en soit autrement, il faudrait à la fois qu'elles représentent une partie importante des mères et que leur fécondité soit très supérieure à la moyenne.
Si les non-nationales font en moyenne 1,5 enfant de plus que les Françaises (3,3 contre 1,8), elles demeurent minoritaires parmi les femmes en âge de procréer (7 %). «Le surcroît de fécondité qui en résulte ne dépasse guère un dixième d'enfant», résume l'Institut.
Quant aux immigrées devenues françaises, elles pratiquent davantage les unions mixtes et se rapprochent des Françaises de naissance par leur comportement de fécondité, avec 2,1 enfants contre 2,6 pour l'ensemble des immigrées, naturalisées ou non, et 3,3 pour les étrangères.
En fait, croire que la position de la France au sein de l'Europe s'explique par l'immigration supposerait qu'il y ait moins d'immigrés ailleurs. «Or la plupart de nos voisins ont accueilli en dix ans bien plus de migrants», explique l'Ined. La fécondité de l'Union européenne, proche de 1,5 enfant par femme, reculerait encore dans l'hypothèse où elle se limiterait aux nationaux, «si bien que les écarts avec la France se creuseraient».
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