Avantages, inconvénients
Comme l’indique le Dr Monique Elmaleh-Berges (hôpital Robert-Debré, Paris), les deux principaux avantages de l’IRM sont l’absence d’irradiation et la grande quantité de renseignements que cet examen apporte dans l’approche du diagnostic tissulaire (supérieur au scanner). Les inconvénients résident dans la durée de l’examen, la nécessité d’une sédation chez l’enfant de moins de 5-6 ans et la moins bonne étude des parois osseuses de l’orbite.
Les techniques en IRM
L’examen doit comporter un temps spécifique orbitaire et un temps cérébral. Il comprend des séquences pondérées en T1 et en T2 ; en T1, avant et après injection de gadolinium et suppression du signal de la graisse. Le plus souvent, ces séquences sont effectuées au moins dans deux plans de l’espace choisis en fonction de la pathologie explorée.
L’oeil et l’orbite
Pour les pathologies oculaires, l’IRM est indiquée en complément éventuel de l’échographie. Elle trouve ses indications dans :
–l’extension des tumeurs oculaires à l’orbite et à l’encéphale, en particulier au nerf optique, notamment dans le cas du rétinoblastome. En imagerie, le diagnostic de rétinoblastome se fonde principalement sur la présence d’une masse pariétale oculaire calcifiée, souvent associée à un décollement de rétine survenant chez un petit enfant ayant des yeux de taille normale. Les calcifications sont bien visibles à l’échographie ; l’IRM permet d’étudier l’intensité du signal de la masse et du liquide sous-rétinien et, surtout, le nerf optique dans la totalité de son trajet, en précisant un éventuel envahissement. Par ailleurs, l’IRM permet de rechercher un rétinoblastome trilatéral (localisation pinéale ou hypothalamo-hypophysaire) en visualisant aussi le parenchyme cérébral ;
–les anomalies du développement oculaire, comme l’anophtalmie, la microphtalmie, la cryptophtalmie ( repli cutané s’étendant du sourcil à la joue et recouvrant le globe, associé ou non à une microphtalmie ). Dans ce cas, outre la visualisation du nerf optique et du chiasma, l’IRM permet la recherche d’anomalies cérébrales associées, en particulier de la ligne médiane (notamment de l’hypophyse) ;
–les anomalies intra-orbitaires. L’apport de l’IRM est indéniable dans les tumeurs comme le rhabdomyosarcome. C’est la tumeur maligne primitive la plus fréquente chez l’enfant, rapidement évolutive et qui constitue donc une urgence thérapeutique ; en cas de suspicion de processus expansif, si l’IRM ne peut être rapidement obtenue, un scanner doit être réalisé. En pratique, dans les processus expansifs orbitaires, scanner et IRM sont complémentaires, le premier permettant l’analyse des parois osseuses, le second, une bonne étude du contenu tissulaire et de ses éventuelles extensions intracrâniennes.
Voies visuelles rétrobulbaires
L’IRM permet une très bonne étude des nerfs optiques intraorbitaires et intracrâniens ainsi que du chiasma, tant pour la pathologie tumorale qu’inflammatoire (névrite optique).
L’IRM se montre indispensable pour l’étude des voies optiques rétrochiasmatiques, des bandelettes optiques jusqu’au cortex occipital, et pour l’analyse du parenchyme cérébral (intérêt dans la pathologie tumorale, les syndromes neurocutanés : NF1, Sturge-Weber-Krabbe, les pathologies de la substance blanche…).
Oculomotricité
Enfin, l’IRM permet d’explorer les atteintes des voies de l’oculomotricité – parenchyme cérébral, tronc cérébral, nerfs oculomoteurs – et leur retentissement sur les muscles oculomoteurs.
Conclusion
Ainsi, les indications de l’IRM sont multiples, conclut le Dr Elmaleh :
– en complément de l’échographie dans le bilan locorégional des pathologies oculaires tumorales ;
– dans le bilan local des atteintes congénitales oculo-orbitaires ;
– pour l’étude des voies visuelles rétrobulbaires, des voies de l’oculomotricité et du parenchyme cérébral en présence d’une baisse d’acuité visuelle, d’un nystagmus ou d’une paralysie oculomotrice.
Communication du Dr M. Elmaleh-Berges lors de la journée sur « Les examens ophtalmologiques de l’enfant en 2006 » organisée à la Fondation ophtalmologique Rothschild, par le service du Dr Caputo.
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