ESSAI RANDOMISE en double aveugle, Atac (Arimidex, Tamoxifen, Alone or in Combination) a comparé l’efficacité de l’anastrozole (inhibiteur de l’aromatase) avec le tamoxifène seul, ou en association, comme thérapie adjuvante chez 9 366 femmes ménopausées ayant un cancer du sein localisé.
Elles ont été réparties en trois groupes : Arimidex 1 mg/j + placebo (n = 3 125) ; tamoxifène 20 mg/j + placebo (n = 3 116) ; association anastrozole/tamoxifène (n = 3 125). Le traitement a duré cinq ans.
Les premiers résultats de cet essai à trente et quarante-sept mois de suivi avaient montré que l’anastrozole prolongeait significativement la période sans rechute et réduisait l’incidence du cancer du sein controlatéral par rapport au tamoxifène. Dès la première analyse, l’association anastrozole/tamoxifène a été arrêtée en raison de résultats d’efficacité non supérieurs au bras tamoxifène seul.
Les derniers résultats, présentés lors de la conférence européenne sur le cancer (Ecco 13), ont comparé l’efficacité et la tolérance de l’anastrozole avec le tamoxifène sur une durée de soixante-huit mois. Les critères d’évaluation principaux portaient sur la survie sans événement (récidives locales ou à distance, cancer du sein controlatéral, décès toutes causes confondues) et sur la tolérance. Quant aux critères d’évaluation secondaire, ils portaient sur : la survie sans récidive (récidives locales ou à distance, cancer du sein controlatéral, décès liés au cancer du sein), l’incidence du cancer du sein controlatéral, le temps sans récidive à distance et la survie globale.
Diminution de 17 % dans la population RH+.
Le traitement par anastrozole a mis en évidence une amélioration significative, par rapport au tamoxifène, du risque de survenue d’un événement : diminution de 13 % dans la population totale (HR : 0,87 ; IC 95 % : 0,78-0,97 ; p = 0,01) et surtout diminution significative de 17 % dans la population RH+ (hazard ratio : 0,83 ; IC 95 % : 0,73-0,94 ; p = 0,005). Le risque de récidive a également diminué chez les patientes traitées par anastrozole par rapport à celles sous tamoxifène : diminution significative de 21 % dans la population totale (HR : 0,79 ; IC 95 % : 0,70-0,90 ; p = 0,0005) et surtout diminution de 26 % dans la population RH+ (HR : 0,74 ; IC 95 % : 0,64-0,87 ; p = 0,0002). La différence absolue en faveur de l’anastrozole a été constatée dès la fin de la première année et va en augmentant au cours du temps.
L’incidence du cancer du sein controlatéral a également diminué chez les femmes traitées par anastrozole, par rapport à celles sous tamoxifène : diminution significative de 42 % dans la population totale (HR = 0,58 ; IC 95 % : 12-62) et surtout diminution significative de 53 % dans la population RH+ (HR = 0,47 ; IC 95 % : 0,29-0,75 ; p = 0,001).
Réductions des effets secondaires graves.
De plus, le traitement par anastrozole a été associé à des réductions significatives de l’incidence des effets secondaires graves : accidents vasculaires (2 % contre 2,8 % avec le tamoxifène), accidents thromboemboliques (2,8 % contre 4,5 %), thromboses veineuses profondes (1,6 % contre 2,4 %) et cancer de l’endomètre (0,2 % contre 0,8 %). Quant aux effets secondaires gynécologiques, ils ont également été diminués de manière significative : bouffées de chaleur, 35,7 % contre 40,9 % avec le tamoxifène ; saignements vaginaux, 5,4 % contre 10,2 % ; pertes vaginales 3,5 % contre 13,2 %. Les moindres effets secondaires avec l’anastrozole permettent d’obtenir une meilleure observance du traitement avec 11,1 % d’arrêts de traitement sous anastrozole versus 14,3 % sous tamoxifène (p = 0,0002).
Ainsi, l’anastrozole (Arimidex) est le seul inhibiteur de l’aromatase à avoir établi de façon certaine sa supériorité en termes d’efficacité et de tolérance comme traitement adjuvant d’emblée, avec des données à long terme.
Ecco 13. Conférence de presse organisée par AstraZeneca, à laquelle participaient le Pr J.-M. Nabholtz (France) et le Dr D. Dodwell (Royaume-Uni).
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