Cancers du poumon et du sein

L'apport de la forme orale de Navelbine

Publié le 09/05/2004

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UN PROGRAMME D'ESSAIS cliniques avec la vinorelbine sous forme intraveineuse et sous forme orale a démontré pour la forme orale une biodisponibilité de 40 % et une variabilité interpatients similaire à celle de la forme I.V. ainsi que l'absence d'influence de l'alimentation sur les paramètres pharmacocinétiques de Navelbine Oral (30 mg/m2 de Navelbine I.V. égalent 80 mg/m2 par voie orale).
Dans le cancer du poumon non à petites cellules, la chimiothérapie est supérieure aux soins non spécifiques sur la survie et la qualité de vie. Chez les sujets de plus de 70 ans, elle se révèle aussi supérieure aux soins palliatifs. Navelbine en monochimiothérapie sous forme orale est bien adaptée à ces patients et leur permet de suivre un traitement ambulatoire à domicile.

Prescrire dès J8.
Pour F. Reboul (Avignon), dans les stades IV (50 % des patients au moment du diagnostic), le schéma recommandé associe Navelbine à J1-J8 et cisplatine à J1 toutes les trois semaines. Ce protocole s'est révélé aussi efficace et mieux toléré que celui avec Navelbine hebdomadaire et cisplatine toutes les quatre semaines. L'avantage est aussi de pouvoir prescrire, dès J8, Navelbine Oral. Ce schéma peu toxique et simplifié a permis de développer des stratégies de radiothérapie intercalée ou concomitante sur les cibles les plus volumineuses et/ou les plus menaçantes en utilisant la radiothérapie conformationnelle selon des schémas accélérés hypofractionnés.
Dans les stades III, ce protocole a permis d'améliorer considérablement le contrôle local et la survie à long terme, mais au prix d'une toxicité œsophagienne. La place de Navelbine dans ces stratégies a été soulignée par les résultats de trois essais récents (Vokes, Gfpc, Zatloukal). Le Dr F. Reboul a exposé les résultats d'une étude prospective réalisée dans son centre (Avignon) portant sur 26 patients âgés, au stade III, traités par radiothérapie conformationnelle et chimiothérapie hebdomadaire par cisplatine et Navelbine pendant six semaines. Les résultats préliminaires montrent une absence quasi complète de toxicité de grade III ou IV et un taux de réponse élevé. Navelbine Oral pourrait simplifier ce type de protocole.
Enfin, dans les stades précoces, l'association Navelbine-cisplatine pourrait représenter un nouveau standard postopératoire, en attendant les résultats de Navelbine en traitement adjuvant dans l'essai Anita. Là aussi, la forme orale est une alternative pratique à la voie I.V.

Cancers du sein métastasés.
L'intérêt de la forme orale est aussi démontré dans les cancers du sein métastasés, et son efficacité en première intention se confirme.
Dans deux études de phase II, Navelbine Oral donne une réponse objective de l'ordre de 30 % et une survie médiane entre 21 et 24 mois, sans majoration de toxicité.
En outre, la synergie d'efficacité de l'association Navelbine I.V.-trastuzumab (réponse objective en première ligne de 68 à 84 %) et un profil de tolérance cardiaque favorable est très encourageante. Navelbine Oral peut être proposée en première intention en association avec le trastuzumab dans les cancers du sein métastasés.
D'autres associations avec Navelbine Oral sont en cours d'évaluation, dont certaines « tout oral » apporteront, si elles se révèlent efficaces, un confort réel pour les patients.
Cette nouvelle stratégie facilitant la prise en charge ambulatoire des patients à domicile doit impliquer le médecin traitant pour le suivi à domicile. Les patients reçoivent un livret élaboré par les Laboratoires Pierre Fabre pour information et suivi du traitement.

D'après les communications de F. Reboul et A.-C. Braud au cours d'un symposium organisé par les Laboratoires Pierre Fabre à la 6e Biennale monégasque de cancérologie.

> Dr MICHELE FAUSSIER