Troubles de l'axe somatotrope
L'axe somatotrope est constitué par l'hypothalamus, l'hypophyse, le foie et les tissus cibles.
Au cœur de cet axe se trouve l'hormone de croissance (GH) qui en est l'un des acteurs majeurs.
Synthétisée par les cellules somatotropes de l'adénohypophyse, qui constituent 40 % de cette glande, la GH est régulée par la somatocrinine (Ghrh), la somatostatine (Srif), la ghréline et différents facteurs intrahyphophysaires. Elle stimule la synthèse de l'IGF1 (Insulin-Like Growth Factor 1) par le foie qui va relayer ses actions dans les tissus cibles via sa fixation au récepteur de type 1 des IGF. Cette voie de signalisation comporte de nombreuses étapes pouvant chacune conduire à différentes physiopathologies qui peuvent avoir les mêmes conséquences.
Les déficits hypophysaires sont majoritairement des déficits en GH isolés, ou des déficits combinés d'origine génétique par le biais de mutations. Certains sont des déficits partiels liés à un polymorphisme du promoteur de la GH. Il existe également des déficits acquis d'origine tumorale, qui représentent environ 20 % des cas.
La détermination de la bio-inactivité de la GH est difficile car elle existe sous forme polymérisée dans le sang. Des tests in vitro ont montré que sa dimérisation provoque la diminution de ses effets biologiques. Cette bio-inactivité peut être détectée grâce à des tests de génération d'IGF1. Ainsi, devant un sujet de petite taille, qui a une concentration élevée ou normale de GH et un taux d'IGF1 très bas, on pratiquera ces tests de génération d'IGF1. Si après ceux-ci, le taux d'IGF1 augmente de manière significative, on pourra conclure à une bio-inactivité de la GH.
Cette bio-inactivité peut être structurale ou fonctionelle. Elle peut aussi être due à une perte d'activité biologique « totale » ou « partielle » et/ou à une diminution de son affinité de fixation aux autres molécules avec lesquelles elle pourrait interagir telles les Ghbps (Growth Hormon Binding Proteins), qui sont ses protéines de transport.
Il arrive que, malgré des concentrations normales ou élevées en GH, certains sujets présentent un phénotype identique à celui d'une déficience en GH. On parle alors de résistance à la GH.
Cette résistance peut résulter d'une déficience en IGF1 ou d'une résistance à l'IGF1.
La déficience en IGF1 peut être due à des anomalies structurales ou fonctionnelles du récepteur de la GH ou à des défauts de signalisation postrécepteur de la GH, comme par exemple une mutation de la protéine Stat 5b qui agit sur la voie de transduction induite par la fixation de la GH à son récepteur. Le syndrome de déficit en IGF1 est caractérisé par une non-réponse au traitement par l'hormone de croissance, ce qui a pour effet d'engendrer un retard statural majeur.
Le déficit en IGF1 peut également avoir pour cause un défaut de synthèse d'IGF1. On pourra observer un syndrome d'insensibilité à la GH.
La résistance à l'IGF1 peut résulter d'un défaut en récepteur à l'IGF1, d'un défaut de transduction du signal postrécepteur de l'IGF1, d'un défaut en Igfbp (Insulin-Like Growth Factor Binding Protein), bien qu'aucun cas n'ait été rapporté, ou d'un défaut de croissance épiphysaire, et/ou d'un défaut de régulation des protéines impliquées dans la croissance épiphysaire.
D'après la communication de biologie des troubles de la croissance : physiopathologie par le Dr Maïté Tauber, hôpital des Enfants, Toulouse.
Référence :
Rosenfeld R. G., Hwa V. : New molecular mechanisms of GH resistance, « Eur J Endocrinol » 2004 aug 151, suppl. 1 ; s11-5 Review.
Excès de GH et acromégalie
La pathologie par excès de GH typique est l'acromégalie ou gigantisme.
Elle se traduit par un développement important de la masse osseuse, qui cause des complications rhumatologiques et une formation excessive de tissu conjonctif. On observe également des hypertrophies cardiaque, hépatique et rénale, qui peuvent provoquer des complications cardio-vasculaires et métaboliques, notamment un diabète.
L'acromégalie peut être due à une tumeur hypophysaire (adénome) surexprimant la GH, mais elle peut aussi être liée à des tumeurs externes à la glande, ou encore à une tumeur pancréatique qui génère un excès de Ghrh.
L'acromégalie touche essentiellement des femmes de 30 à 40 ans et l'incidence de cette maladie est d'environ 40 pour un million.
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