L’ASSOCIATION Médecins sans Frontières s’inquiète de l’absence de disponibilité dans les pays en développement de la nouvelle formulation de l’inhibiteur de protéase lopinavir-ritonavir, commercialisé par les Laboratoires Abbott.
La nouvelle formulation du Kaletra, approuvée aux Etats-Unis en octobre 2005, a été reconnue par l’Organisation mondiale de la santé comme un médicament essentiel et elle est incluse dans les nouvelles recommandations pour les antirétroviraux de deuxième ligne. Par rapport à l’ancienne version, qui devait être réfrigérée, la nouvelle version est thermostable et n’a pas besoin d’être conservée au frais, ce qui constitue un atout supplémentaire dans les pays chauds.
Selon MSF, qui souhaite utiliser le nouveau Kaletra dans ses programmes, le laboratoire «attend la mise en vente du produit en Europe avant de le rendre disponible en Afrique». Dans une lettre adressée au P-DG d’Abbott, l’association affirme qu’il est «urgent que les pays en développement aient un accès à cette nouvelle formulation thermostable» et «qu’aucun autre inhibiteur de protéase boosté n’est simple d’utilisation dans les climats chauds de la plupart de ces pays».
Plusieurs médecins et chercheurs sont signataires de l’appel de MSF, qui demande au laboratoire de rendre accessible sa nouvelle molécule. Parmi eux, les Prs Laurent Mandelbrot (hôpital Louis-Mourier, Colombes), Jean-Michel Molina (hôpital Saint-Louis, Paris), Patrick Yeni (hôpital Bichat, Paris), François Dabis (unité Inserm, Bordeaux) et Eric Delaporte (IRD, université de Montpellier). «Cette confrontation illustre de manière criante la situation inquiétante à laquelle les pays pauvres sont confrontés en matière d’accès aux médicaments. Alors que les prix des antirétroviraux de première génération avaient considérablement baissé du fait de l’apparition des génériques, ceux des nouveaux médicaments, soumis au monopole résultant des brevets, connaissent une hausse vertigineuse. Ils excluent de fait les pays où vivent la très grande majorité des malades du sida», conclut MSF.
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