LES ISOFORMES de l'apolipoprotéine E (apoE2, apoE3 et apoE4) sont connues pour leur rôle dans le métabolisme des lipoprotéines et les maladies cardio-vasculaires. On sait aussi qu'elles participent à divers processus biologiques qui ne sont pas directement liés à leurs fonctions de transport lipidique ; par exemple, l'apoE4 contribue de façon significative à la neurodégénérescence dans la maladie d'Alzheimer. Toutefois, le rôle des apoE dans les maladies infectieuses est mal connu. Trevor Burt et coll., en étudiant une grande cohorte de sujets européens et afro-américains, ont observé que le génotype apoE epsilon4/epsilon4 est plus souvent associé à une évolution accélérée de la maladie, et notamment une progression vers le décès que le génotype epsilon3/epsilon3. Cela dit, on n'a pas retrouvé d'association entre le génotype epsilon4/epsilon4 et la démence associée au VIH, pathologie qui partage des similitudes anatomocliniques avec la maladie d'Alzheimer.
Par ailleurs, on a observé in vitro que, par rapport à l'apoE3, l'apoE4 stimule la fusion du VIH avec les parois cellulaires et son entrée dans les cellules, à la fois dans les souches R5 et les souches X4. Ces résultats, concluent les auteurs, montrent que l'apoE est un déterminant de la pathogenèse du VIH/sida ; ils soulèvent la possibilité que les efforts actuels pour convertir l'apoE4 en molécule apoE3-like pour traiter la maladie d'Alzheimer pourraient aussi avoir une application possible dans l'infection par le VIH.
« Proc Natl Acad Sci USA », édition en ligne avancée.
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