L'ASSISTANCE publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) prend les devants. Sans attendre la version finale de la réforme hospitalière (attendue pour l'automne dans le cadre de la future loi « Bachelot »), son conseil exécutif souhaite en effet – dans un souci d'« exemplarité », fait-il valoir dans une note interne transmise aux directeurs, aux présidents de CCM et aux doyens concernés – rassembler les hôpitaux franciliens de l'institution, trente-huit en tout, au sein d'une quinzaine de nouveaux « groupes » (voir encadré).
Décidément friande de concentration ces dernières années, l'AP-HP qui s'est en 2003 organisée en quatre « groupements hospitaliers universitaires » ou GHU en suivant les points cardinaux (GHU Sud, GHU Nord, GHU Est et GHU Ouest) invente donc un nouvel échelon qui n'est pas sans rappeler celui suggéré par le sénateur Gérard Larcher dans le canevas de réformes proposé en avril au président de la République. L'AP-HP se propose-t-elle de passer avant tout le monde aux « groupements hospitaliers de territoire » ou GHT ? Le schéma esquissé dans leur note par Benoît Leclerc, directeur général, et le Pr Pierre Coriat, président de la CME, peut le laisser penser puisqu'ils expliquent : «Cette politique s'intègre dans un contexte général marqué par des réformes hospitalières significatives, actuelles et à venir. Elles concernent notamment la gouvernance médico-administrative, le mode de financement de nos services et l'organisation territoriales de soins.» La constitution des groupes, guidée par une double exigence d'aboutir à des structures de «taille critique suffisante» mais demeurant «gouvernables», implique aussi que, «sauf exception, les hôpitaux d'un même groupe relèvent d'une seule faculté de médecine», précisent les artisans du projet.
La machine est lancée. Une réflexion interne doit maintenant avoir lieu au niveau des GHU avant une grande réunion programmée le 18 septembre. Les syndicats de personnels USAP-CGT, FO, SUD Santé et CFTC ruent déjà dans les brancards, voyant dans ce mouvement une possible «remise en cause de l'unicité de l'AP-HP en tant qu'établissement hospitalier un et indivisible» et, partant, une menace pour le statut de ses agents. Pour s'opposer aux nouveaux groupes, ils se retrouveront en conférence dès le 16 septembre.
> K. P.
De 38 à 13 ou 15
Les groupes envisagés sous certaines hypothèses par le conseil exécutif de l'AP-HP sont les suivants :
Bicêtre, Paul-Brousse, Antoine-Béclère.
Henri-Mondor, Albert-Chenevier, Émile-Roux.
Joffre-Dupuytren, Georges-Clemenceau.
Cochin, Hôtel-Dieu, Broca.
Necker, Saint-Vincent-de-Paul, IPP.
HEGP, Corentin-Celton, Vaugirard.
Ambroise-Paré, Raymond-Poincaré, Sainte-Périne.
Robert-Debré, Armand-Trousseau.
Saint-Antoine, Tenon, Rothschild.
Pitié-Salpêtrière, Charles-Foix.
Bichat, Beaujon, Bretonneau.
Lariboisière, Saint-Louis, Paul-Doumer.
Avicenne, Jean-Verdier, René-Muret.
Outre ces mariages internes, des coopérations hors AP sont envisagées :
Louis-Mourier pourrait se rapprocher du Centre d'accueil et de soins hospitaliers (CASH) de Nanterre et intégrer ou non le groupe déjà cité Bichat-Beaujon-Bretonneau.
Charles-Richet pourrait se rapprocher de l'hôpital de Gonesse et intégrer ou non le même groupe Bichat-Beaujon-Bretonneau.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature