Entre 1996 et 2000, 1 525 des quelque 15 000 lits de court séjour que réunit l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont été fermés. 943 lits de soins de longue durée (sur 6 000 environ) ont subi un sort semblable. Ce bilan est dressé par l'institution elle-même au détour de son « Rapport d'activité 2000 ».
En court séjour, ce sont les spécialités chirurgicales qui ont, toutes proportions gardées, participé le plus activement à la restructuration : 559 des 5 122 lits que comptait l'AP-HP en 1996 avaient disparu en 2000. Dans le même temps, l'AP-HP a augmenté ses capacités dans deux domaines. Les soins de suite et de réadaptation, tout d'abord, pour lesquels 155 nouveaux lits ont été ouverts, ce qui correspond à une une progression de 3,9 %. Les places de jour surtout, qui sont passées en cinq ans de 1 014 à 1 246, soit une croissance de 25 %. La chirurgie ambulatoire a profité de cette évolution, souligne le rapport, mais sa « part reste encore insuffisante dans la mesure où l'AP-HP ne participe, en 2000, qu'à 15 % seulement de l'activité de chirurgie ambulatoire en Ile-de-France ».
D'un point de vue plus général, le rapport d'activité de l'AP-HP analyse comme chaque année les chiffres clés de l'institution. Avec un budget d'exploitation de 30,50 milliards de francs (4,65 milliards d'euros), celle-ci a accueilli un peu plus d'un million de malades en 2000 (1 003 700 exactement) qui ont séjourné en moyenne 7,3 jours dans ses établissements. 4,673 millions de consultations ont été enregistrées, 32 621 bébés sont nés. Un patient s'est présenté toutes les 34 secondes aux urgences de l'AP-HP. Cela correspond à 920 000 passages. Le flux a augmenté en cinq ans de 16 %, le nombre de personnes transférées en urgence a cru, lui, de 19 %, tandis que le nombre de patients admis sur place, après avoir été vus en urgence, a diminué de 1 %.
Les solutions de Delanoë
Toujours sur les cinq dernières années, l'activité d'urgence de l'AP-HP a davantage progressé dans les hôpitaux de la périphérie de la région Ile-de-France (+ 27 %) qu'à Paris (+ 11 %).
Pour la première fois à la plume dans l'« avant-propos » au rapport d'activité que le maire de Paris, et président du conseil d'administration de l'AP-HP rédige traditionnellement, Bertrand Delanoë a choisi d'ailleurs d'insister sur la question des urgences. Il écrit qu'elles sont « dans une situation difficiles », rappelle que la Ville de Paris leur a consacré, dans son budget 2001, « une nouvelle subvention de 20 millions de francs » et donne sa recette : il faut, selon lui, « développer une offre de soins en amont, inventer des formes nouvelles de prise en charge et augmenter le nombre de lits en aval ».
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