L'AP-HP a fait saisir les photographies de la vente Charcot

Publié le 12/06/2001

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C 'EST le matin même de la vente de photographies organisée par l'étude Libet et Castor que l'AP-HP en a fait retirer les lots étiquetés « musée Charcot », au motif qu'ils lui appartenaient. Depuis ce coup d'éclat, la procédure suit son cours, comme on dit.

L'affaire Charcot, puisqu'il y en a une désormais, ne manque pas de sel. D'un côté, la provenance de ces planches et albums ne fait plus aucun doute. Le vendeur n'a-t-il pas déclaré au journal « Le Monde », dans le cadre d'une enquête publiée le 1er juin, sur le thème des « conflits (qui) enveniment le marché de la photographie » : « J'ai récupéré ces photos il y a vingt-sept ans exactement au milieu de gravats dans une benne qui se trouvait dans la cour même de la Salpêtrière. » Ajoutons qu'il trouve aujourd'hui « dégueulasse » d'être traité comme un voleur qui se voit sommé de restituer les photos sous peine de poursuites.
De l'autre, voilà un service public négligent qui a jeté allègrement les négatifs d'Albert Londe (directeur du service iconographique de la Salpêtrière créé par le Pr Charcot) lors du déménagement du musée Charcot en 1964-1965 et réclame aujourd'hui son bien « inaliénable . Le service juridique de l'AP-HP s'est en effet penché sur la donation Charcot. Celle-ci avait été faite dans un but bien précis : être des outils au service de la formation des personnels de l'assistance publique. Si la donation se place dans le cadre de la mission de service publique de la santé remplie par l'AP-HP, elle doit être considérée comme un bien inaliénable. C'est sur cet argumentaire que l'AP-HP a réussi à faire stopper la vente.
Une action en revendication de propriété doit être engagée cette semaine devant le tribunal de grande instance de Paris. Si elle obtient gain de cause, l'AP-HP s'engage cette fois à mettre en valeur les photos récupérées. Affaire à suivre.