L A fréquence de l'anxiété généralisée est de l'ordre de 3 à 4 % dans la population générale. Plus de 15 % des patients consultant en médecine générale et près de 25 % en psychiatrie présentent ce trouble.
Les caractéristiques de l'anxiété généralisée, selon le DSM IV, est un souci permanent, excessif et envahissant qui concerne tous les aspects de la vie professionnelle, sociale et familiale du sujet. Cette anxiété se manifeste la plupart du temps dans la journée et dure depuis au moins six mois. L'inquiétude est difficilement contrôlable et elle associe au moins trois des six symptômes suivants : impatience-tension-nervosité, fatigabilité, difficultés de concentration - troubles de mémoire, irritabilité, tension musculaire et troubles du sommeil.
L'anxiété généralisée est souvent associée à une dépression qui est d'ailleurs une de ses grandes complications évolutives.
Son handicap social est évident, comme l'ont démontré un certain nombre d'études. On a notamment mis en évidence que les adolescents présentant ce trouble ont moins de chances d'aller à l'université (- 40 %) et de terminer leur cursus universitaire (- 250 %), ce qui traduit l'interférence du trouble avec les fonctions intellectuelles cognitives.
Inadaptation sociale marquée
Ces patients se marieront moins souvent que les autres, divorceront ou seront plus souvent isolés. En outre, leur anxiété a un retentissement net sur leur vie professionnelle : fuite des responsabilités, absentéisme...
Cette inadaptation sociale, mesurée par l'échelle de Myrna Weissman, s'aggrave avec le temps. Les patients, de plus en plus seuls, réduisent progressivement leurs contacts avec le monde environnant. Le handicap est lié à l'affection elle-même et non à des profils de personnalités particuliers ou des modes de vie.
Cette échelle a été utilisée dans une étude clinique évaluant l'efficacité de la venlafaxine avec trois doses du produit (37,5 mg, 75 mg et 150 mg/jour) à un placebo. Elle a duré six mois chez des patients présentant une anxiété généralisée depuis longtemps.
On a ainsi pu constater que 72 % des patients souffrant d'une anxiété généralisée avaient un handicap social notable et 45 % un handicap très marqué. Après six mois de traitement, 45 % des patients sous placebo ont encore une inadaptation, contre 25 % des patients ayant reçu la venlafaxine à la dose de 150 mg jour. Les résultats sont dose-dépendants puisque, avec de 75 mg jour, un tiers des patients présentent encore un handicap social. Si l'on prend en compte les patients ayant une inadaptation très profonde, 25 % d'entre eux sont guéris après six mois de traitement dans le groupe placebo, alors qu'ils sont respectivement 55 % et 70 % dans les groupes ayant reçu, respectivement 75 mg/jour et 150 mg/j.
L'utilisation de telles échelles est intéressante non seulement pour déterminer la part du handicap social dans la vie du sujet anxieux, mais aussi pour en suivre l'évolution sous traitement et donc pour évaluer son efficacité sur l'anxiété.
Amphi parrainé par les Laboratoires Wyeth-Lederle auquel participaient les Prs Frédéric Rouillon, Jean-Philippe Boulenger et Patrice Boyer.
Une affection qui correspond à des critères précis
L'anxiété généralisée est une affection fréquente (de 3 à 4 % de la population) et handicapante. Bien distincte des autres troubles anxieux, elle est définie par cinq caractéristiques, selon le DSM IV :
- l'existence d'anxiété et de soucis depuis au moins six mois ;
- la difficulté de la personne à contrôler ses inquiétudes et soucis permanents ;
- la présence d'une souffrance et d'un retentissement sur la vie du sujet et son fonctionnement social et professionnel ;
- l'anxiété est au moins associée à trois des symptômes suivants : irritabilité, agitation, tension musculaire, fatigue, trouble du sommeil, difficulté de concentration ;
- l'anxiété n'est pas limitée aux manifestations d'un autre trouble psychique.
Le diagnostic précoce permet une prise en charge adaptée, médicamenteuse ou non (relaxation, thérapies cognitivo-comportementale, psychothérapie de soutien, etc.). Parmi les traitements pharmacologiques (benzodiazépines - plutôt indiquées en traitement ponctuel des accès aigus - et antidépresseurs), il faut souligner l'existence depuis ces derniers mois, de la venlafaxine (Effexor)*, qui a fait la preuve de son efficacité dans le traitement de la dépression, mais aussi de l'anxiété généralisée.
*Commercialisé par les Laboratoires Wyeth-Lederle
D'après un atelier « Anxiété et dépression » parrainé par les Laboratoires Wyeth-Lederle
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