Créée en 1981 sous l'impulsion de la CNAM, l'ANTADIR (alors appelée Association nationale pour le traitement à domicile de l'insuffisance respiratoire chronique) est devenue la Fédération de l'ANTADIR. Elle coordonne actuellement 23 associations (en France métropolitaine et dans les territoires d'outre-mer) et assure la prise en charge du traitement à domicile des insuffisants respiratoires chroniques graves. Ces derniers représentent actuellement une population d'environ 40 000 patients, dont la moitié sont traités pour des syndromes d'apnée du sommeil, l'autre moitié pour une insuffisance respiratoire chronique grave et, parmi eux, environ 10 000 patients atteints de BPCO.
De nombreuses prestations au service des patients
Comme le précise le Pr Jean-Marie Polu, CHU de Nancy, « près de 55% de ces 10 000 patients atteints de BPCO sont sous oxygène, 20 % sont traités par ventilation non invasive et environ 10 % sont un autre traitement (comme une aérosolthérapie, une ventilation par trachéotomie...). Les associations fédérées à l'ANTADIR assurent donc la prise en charge du traitement de ces patients ».
L'ANTADIR n'est pas en relation directe avec les patients mais avec les associations ou SARD (Service d'assistance au retour à domicile) avec lesquelles un certain nombre d'objectifs sont définis.
Le premier d'entre eux est la sécurité du patient grâce à une évaluation du matériel mis à la disposition des prescripteurs (respirateurs, concentrateurs, appareils à pression positive continue...). Bien que ces appareils soient marqués CE, ils sont néanmoins évalués avec des protocoles très stricts par l'ANTADIR.
Autre objectif, la centralisation des fiches de matério-vigilance qui permet une réactivité très rapide face aux problèmes observés au niveau des associations (400 fiches en 2002). Pour cela, l'ANTADIR a obtenu délégation de l'AFSSAPS à laquelle tout problème doit être signalé. L'ANTADIR a également créé une centrale d'achat qui permet de centraliser tous les achats des associations, facilitant l'obtention de prix compétitifs.
Pour ce qui concerne les patients, l'ANTADIR vise à faire progresser des protocoles de prise en charge. C'est ainsi qu'elle développe actuellement un protocole de réentraînement à l'effort à domicile (non remboursé par la Sécurité sociale) que plusieurs associations ont déjà adopté. Comme l'explique le Pr J-M Polu, « ce réentraînement à l'effort améliore beaucoup la qualité de vie des patients et diminue notablement la fréquence des hospitalisations ».
L'ANTADIR a également élaboré, à l'intention des patients, quatre guides pratiques qui ont été récompensés par le prix Prescrire 2002. Elle organise aussi des séjours, vacances, en France et à l'étranger, dans des endroits équipés pour la prise en charge des handicapés respiratoires, en collaboration avec la FFAAIR (Fédération française d'associations et amicales des insuffisants respiratoires), à qui elle fournit une aide financière et un secrétariat. Sans oublier l'aide aux déplacements à l'étranger ainsi que l'accueil en France des patients étrangers.
Enfin, l'assistante sociale de l'ANTADIR gère tous les problèmes sociaux, non pas avec les malades mais avec les associations, et coordonne un groupe de travail (établissement des fiches pratiques sociales, d'un répertoire de établissements capables d'accueillir des insuffisants respiratoires...).
La commission interne médico-technique et sociale qui élabore le contrôle des essais techniques du matériel, les fiches d'alerte, etc. propose également des nouveaux schémas thérapeutiques. A cet égard, un certain nombre d'associations dépendant de l'ANTADIR se sont orientées, depuis près d'un an, vers d'autres schémas thérapeutiques dans le cadre du retour à domicile (comme la prise en charge des pompes à insuline, des perfusions à domicile, de l'alimentation entérale).
Particulièrement dynamique au niveau de sa communication, l'ANTADIR publie dans les journaux scientifiques nationaux et internationaux, participe aux congrès, assure l'élaboration de fiches pratiques, de guides patients et propose un site Internet pour les membres de l'ANTADIR (Intranet) ainsi que pour les patients et les médecins. Enfin, un conseil scientifique, formé de médecins pneumologues et réanimateurs, propose des bourses d'études pour des travaux orientés sur l'insuffisance respiratoire ou des pathologies respiratoires pouvant y conduire.
D'après un entretien avec le Pr Jean-Marie Polu, chef du service des maladies respiratoires et réanimation respiratoire, CHU de Nancy.
ANTADIR, 66, boulevard St-Michel, 75006 Paris. tél. : 01.44.41.49.00
Site Internet : www.antadir.com
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