Actuellement, 30 % des patients dépressifs continuent de ne pas répondre au traitement et moins de 60 % obtiennent une rémission définitive. Classiquement retrouvée lors d’épisodes dépressifs caractérisés, l’anhédonie est considérée comme un des critères diagnostiques du DSM-IV. Ce symptôme représente l’incapacité du sujet à ressentir des émotions positives lors de situations de vie pourtant considérées antérieurement comme plaisantes ; cette incapacité est souvent associée à un sentiment de désintérêt diffus. Comme l’explique le Pr Pierre-Michel LLorca, « L’anhédonie est un symptôme adaptatif visant à diminuer la douleur dépressive».
Agoniste des récepteurs de la mélatonine et antagoniste des récepteurs 5HT2c de la sérotonine, l’agomélatine (Valdoxan) est indiqué dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs. Une étude pilote de M. Giovanni publiée en 2012 dans le Journal of Clinical Psychopharmacology vient de montrer l’efficacité clinique supérieure de l’agomélatine comparée à la venlofaxine sur l’anhédonie des patients ayant une dépression majeure, avec une efficacité anxiolytique et antidépressive comparable.
Meilleure tolérance
Dans cette étude, 60 patients de 18 à 60 ans, majoritairement des femmes (61 %) ont été inclus et randomisés pour recevoir soit de l’agomélatine (25 ou 50 mg) soit de la venlafoxine (75 à 150 mg). Une différence significative de l’état psychopathologique des patients des deux groupes a été observée sur l’anhédonie (évaluée par l’échelle de SHAPS), les patients traités par agomélatine ayant montré une diminution plus importante de ce symptôme par rapport à ceux traités par le comparateur (F = 20.74) et ce dès la première semaine de traitement. Moins d’effets indésirables mineurs (nausées, vertiges, vomissements) ont été constatés avec l’agomélatine. En revanche, une augmentation des transaminases peut être constatée imposant un contrôle biologique à l’instauration et en cours de traitement. L’insuffisance hépatique est une contre-indication à la prescription d’agomélatine. Pour le Dr Di Giannantonio (Italie), « l’efficacité clinique supérieure de l’agomélatine suggère la valeur ajoutée de l’anhédonie ».
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