DANS LEUR ÉTUDE, l’équipe dirigée par Stein Silva a suivi 20 personnes devant subir une anesthésie du bras avant une intervention chirurgicale. Des images 3D de mains sous différents angles de vue leur ont été soumises. Leur capacité à reconnaître une main droite d’une main gauche a été évaluée, ce qui est censé refléter la représentation de leur schéma corporel.
Au cours de ces expériences, les scientifiques ont constaté trois éléments. Premièrement, tous les patients anesthésiés décrivent des sensations illusoires de leur bras (sensation de gonflement, différence de taille et de forme, posture imaginée). Deuxièmement, par rapport aux témoins, ils sont beaucoup plus lents à reconnaître leur main droite de leur main gauche et font beaucoup plus d’erreurs. Enfin, la vision du membre anesthésié améliore les performances obtenues.
Autrement dit, l’anesthésie régionale, c’est-à-dire la déafférentation périphérique, modifie l’activité du cerveau. Reste aux chercheurs à caractériser précisément les régions cérébrales impliquées et de comprendre comment les circuits neuronaux se réorganisent. À terme, l’équipe vise une utilisation de l’anesthésie à but thérapeutique pour traiter les douleurs du membre fantôme. Pour Stein Silva, il faudra certainement « développer des techniques d’anesthésie nouvelles qui permettront d’inhiber ou de stimuler directement certaines représentations cérébrales ».
« Anesthesiology », janvier 2011.
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