CONGRES HEBDO
Il n'est pas toujours facile de donner des chiffres d'une précision absolue sur le nombre d'actes spécialisés effectués annuellement en France. Mais en prenant une année repère moyenne dans laquelle on recense un million et demi d'actes chirurgicaux, approximativement un quart d'entre eux concernent l'orthopédie-traumatologie, et, dans ce cadre, l'anesthésie locorégionale a fini par atteindre un pourcentage de quarante pour cent de ces anesthésies.
On regroupe sous l'appellation d'anesthésie locorégionale trois types d'anesthésie fort différents les uns des autres :
- les anesthésies péri-médullaires englobent la rachi-anesthésie et l'anesthésie péridurale, qui réalisent une anesthésie de l'hémicorps inférieur ;(PARAGRAPHE A REVOIR)
- les anesthésies plexiques, brachiales ou lombaires, qui, comme leur nom l'indique, se situent au niveau d'un plexus, assurent l'anesthésie à partir de la racine du membre innervé par ce plexus ;
- les anesthésies tronculaires ne concernent que le nerf sélectionné par le bloc envisagé.
La récupération fonctionnelle est accélérée
L'anesthésie locorégionale évite certains inconvénients ou effets secondaires de l'anesthésie générale (sédation, nausées...) et permet une récupération accélérée des fonctions d'autonomie postopératoire (alimentation, lever, déambulation). Le développement de la chirurgie ambulatoire ne peut que bénéficier de tels avantages. Dans les interventions mettant l'accent sur la récupération d'une mobilité précoce (arthroplasties...), ces qualités sont bénéfiques à une progression accélérée de la rééducation postopératoire. En revanche, il convient de reconnaître que, à plus long terme (un trimestre), l'avantage s'efface.
Des indications très sélectionnées
En aucun cas l'anesthésie locorégionale, même en orthopédie-traumatologie, ne peut représenter un choix systématique. Le type d'intervention (durée, étendue, etc.), l'expertise de l'anesthésiste, l'assentiment du chirurgien, les ressources d'équipement du bloc opératoire, la motivation du patient ou, au contraire, sa réticence sont autant de paramètres à intégrer dans la décision de recourir ou non à l'anesthésie locorégionale.
Les contre-indications nécessitent d'être formellement éliminées : troubles de la coagulation, neuropathies évolutives, allergies aux agents anesthésiques locaux...
Enfin, en fonction des topographies opératoires, une évaluation individualisée, en concertation avec le chirurgien, amènera ou non l'anesthésiste à privilégier l'usage d'une locorégionale.
Des complications possibles
Il n'existe pas de technique anesthésique totalement dénuée de risques ; les anesthésies locorégionales n'échappent pas à cette règle, tout en présentant une physionomie de risques propres : arrêts cardio-respiratoires, accidents neurologiques (brèche dure-mérienne, hématome périmédullaire compressif, traumatisme nerveux, neurotoxicité de l'agent utilisé, etc.). Enfin, et sans constituer une complication directe, l'anesthésie locorégionale peut représenter un facteur de retard de diagnostic d'un syndrome de loge préjudiciable à la prise en charge chirurgicale rapide.
Quel que puisse être le caractère dramatique de survenue de telles complications, il convient de souligner leur caractère très rare et d'attribuer aux techniques d'anesthésie régionales bien conduites le satisfecit mérité qu'elles se sont forgé au fur et à mesure du développement d'une expérience sur plusieurs décennies.
L'information du patient réclame en cas de sélection de cette modalité anesthésique d'être particulièrement claire et équilibrée.
Les services rendus par les anesthésies locorégionales à la chirurgie orthopédique et traumatologique sont immenses. Ils réclament des spécialistes rompus à ces techniques exerçant en symbiose avec leurs confrères chirurgiens et tenant compte des individualités de chaque patient.
D'après une conférence d'enseignement du Pr Claude Ecoffey (Rennes).
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