L’obésité est un facteur de risque cardio-vasculaire, le fait est bien connu. Une étude américaine chez 3 275 jeunes adultes suivis plus de 30 ans montre pour la première fois que l’ancienneté de la surcharge pondérale est associée au risque de calcification coronarienne, indépendamment du degré de l’adiposité.
« L’athérosclérose infraclinique, diagnostiquée par la présence de calcification coronaire, évolue au fil du temps et est prédictive de la survenue d’événements coronariens », expliquent les auteurs. Les patients dont l’IMC était inférieur à 30 kg/m2 initialement étaient suivis pour l’IMC et le tour de taille régulièrement (2, 5, 7, 10, 15, 20 et 25 ans) avec la réalisation d’un coroscanner lors des visites à 15, 20, 25 ans.
Une adiposité installée depuis 20 ans
Au cours du suivi, 40,4 % et 41,0 % ont développé respectivement une obésité globale et une obésité abdominale. L’ancienneté de la surcharge pondérale était en moyenne de 13,3 ans et 12,2 ans respectivement. La calcification coronarienne était présente chez 27,2 % des participants. L’existence et l’extension du dépôt coronarien étaient associées à l’ancienneté de l’obésité.
« Environ 39,3 % des participants ayant une obésité abdominale de plus de 20 ans ont développé une calcification coronarienne par rapport 24,7 % de ceux n’en ayant jamais développé ». Les chiffres sont comparables en cas d’obésité globale, 38,2 % versus 24,9 %. « Une calcification coronaire extensive a été constatée chez 9,0 % de ceux ayant plus de 20 ans d’obésité abdominale, par rapport à 5,3 % de ceux n’en ayant jamais développé. »
Un impact sur les maladies cardio-vasculaires
Plus le surpoids était ancien, plus la calcification coronaire était marquée. Près de 25,2 % et 27,7 % des sujets ayant une obésité de plus de 20 ans respectivement globale et abdominale ont présenté une calcification coronaire par rapport à 20,2 % et 19,5 % n’en ayant pas.
Comme les auteurs le concluent, « l’installation d’une obésité globale et abdominale chez le jeune adulte était associée à la calcification coronarienne et à sa progression à 10 ans indépendamment du degré d’adiposité ». L’épidémie d’obésité ces 30 dernières années chez des sujets de plus en plus jeunes aura sans doute des conséquences sur l’incidence future des maladies cardio-vasculaires.
JAMA, publié en ligne le 17 juillet 2013
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