LES DEUX ESSAIS cliniques sont lancés simultanément, un en Europe et un aux États-Unis.
Dans ces études, la combinaison de deux stratégies est testée chez des patients dont la charge virale est contrôlée, avec des réservoirs de virus relativement bas. Le Pr Christine Katlama explique le concept au « Quotidien » :
– l’intensification du traitement en ajoutant des antirétroviraux au traitement que les patients ont déjà. Les molécules sont choisies dans les classes thérapeutiques nouvelles. On aura un inhibiteur de l’intégrase et un inhibiteur d’entrée (raltegravir et maraviroc) ;
– une stratégie d’immuno-intervention visant à faire sortir le virus des cellules où il demeure à l’état quiescent. Pour cela, on utilise dans l’essai ERAMUNE-01 l’interleukine IL-7 humaine recombinante, qui a déjà fait l’objet d’essais cliniques aux résultats prometteurs. L’IL-7 doit permettre, en induisant la réplication du VIH dans les cellules latentes infectées du réservoir, de les exposer à être éliminées du système immunitaire, ce qui peut aboutir à l’éradication.
À ce jour, 28 patients sont prévus pour être inclus dans ERAMUNE-01.
Ce qui est nouveau est que le réservoir va être mesuré dans le sang et dans les compartiments profonds, pour juger la validité du concept.
Les patients inclus ont eu au moins 3 ans de traitement antirétroviral comportant trois médicaments, une charge virale plasmatique inférieure à 500 copies/ml au moins 3 ans avant l’entrée dans l’essai et un nombre de CD4 ≥ 350 cellules/mm3.
« S’il n’y a pas une personne au moins qui atteint ce que l’on demande, c’est-à-dire une réduction des réservoirs supérieure à 0,5 log (33 %), cela signifie que la stratégie n’est pas valable », poursuit le Pr Katlama.
Quatre centres sont impliqués en Europe : à Barcelone, en Italie, en Angleterre et à Paris, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le service du Pr Katlama. L’ensemble des données va être centralisé à la Pitié-Salpêtrière.
En parallèle, une étude démarre aussi aux États-Unis (essai ERAMUNE-02, coordonné par le Pr Robert Murphy de Chicago), testant également les deux types de stratégies : le même renforcement du traitement antirétroviral et une intervention immunologique et vaccinale, avec le vaccin adénoviral recombinant 5 du NIH, à la place de l’IL-7. À ce jour, 9 patients ont accepté de participer à l’essai ERAMUNE-02.
Ces deux essais cliniques vont durer un peu plus d’un an.
Quotimed.com, le 14/10/2010
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