LA DEPENDANCE à la cocaïne est associée à une modification de la taille de l'amygdale cérébrale, une région à laquelle on attribue une fonction dans le jugement et la mesure des conséquences. Nikos Makris et coll. qui ont fait cette observation indiquent toutefois qu'ils ne peuvent déterminer si une amygdale de taille réduite prédispose à l'addiction ou si l'addiction rétrécit l'amygdale. Mais leurs résultats tendraient à montrer que l'état de l'amygdale préexisterait à la cocaïnomanie.
Les chercheurs ont examiné à l'IRM le cerveau de 27 personnes dépendantes de la cocaïne et d'un groupe témoin. La visualisation en 3D du cerveau et des régions qui le composent a montré, dans le premier groupe, une réduction moyenne de 13 % de la taille de l'amygdale du côté gauche et de 23 % du côté droit. Mais aucune modification de l'hippocampe, région contiguë, active dans l'apprentissage et impliquée dans l'aversion.
Ils indiquent que le volume de l'amygdale n'est pas corrélé aux mesures de l'anxiété et de la dépression, ni avec l'âge auquel la cocaïnomanie a débuté. Et que les modifications sont différentes de celles observées dans l'Alzheimer.
Les chercheurs citent des travaux montrant que l'amygdale est active dans l'évaluation de la gratification ou de l'aversion et qu'une altération est à même de rendre compte d'une perturbation du jugement, telle qu'elle est présentée par les toxicomanes.
« Neuron », vol. 44, n° 4, 18 novembre 2004, pp. 729-740.
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