CINQ SEMAINES après la journée d’action qui s’est déroulée le 6 avril, les médecins hospitaliers sont de nouveau appelés à se mobiliser le 11 mai prochain. Une grève est organisée par la CPH (Confédération des praticiens des hôpitaux) et l’Inph (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers), qui viennent d’adresser une lettre à Jacques Chirac exposant le problème posé par la nomination locale des praticiens hospitaliers ; lundi, l’Amuf s’est ralliée au mouvement.
Pour l’association des urgentistes, cette nouvelle journée d’action doit être l’occasion pour les praticiens hospitaliers de rappeler leur désaccord vis-à-vis du projet de réforme de leur statut, mais pas seulement. Le président de l’Amuf, Patrick Pelloux, a énuméré toute une série de revendications. Au registre des conditions de travail, le Dr Pelloux dénonce le manque de préparation pour organiser le fonctionnement des hôpitaux cet été. «Il n’y a eu aucune réunion avec le ministère de la Santé alors qu’on est déjà à la mi-avril, déplore l’urgentiste parisien. Vu l’état des finances des hôpitaux, on nous annonce plus de fermetures de lits que les autres années. Par endroits, on ne pourra pas travailler.» L’Amuf demande au ministère de réunir les ARH (Agences régionales de l’hospitalisation) et les Ddass (Directions départementales des affaires sanitaires et sociales) pour faire le point sur les fermetures de lits, les plans blancs et la permanence des soins.
Au chapitre du statut des PH, l’Amuf rappelle une nouvelle fois ses positions, sans concessions. Patrick Pelloux dénonce «une réforme dogmatique, une sorte d’intégrisme politique ultralibéral où les médecins deviennent des producteurs de soins, uniquement tributaires des considérations économiques». Le futur centre national de gestion est d’ores et déjà présenté comme une «Anpe des médecins». La part complémentaire variable, adossée au «rendement», va semer la zizanie dans les équipes et opposer les médecins entre eux, prévient le Dr Pelloux.
Un livre blanc en préparation.
Le combat de l’Amuf, qui se présente comme le défenseur de l’hôpital public, ne s’arrête pas là. L’association prépare un livre blanc sur le système de soins en vue de l’élection présidentielle. Avec des orientations autres que celles du plan Hôpital 2007, auquel elle s’oppose farouchement. Pour Patrick Pelloux, c’est dès à présent que les PH doivent se mobiliser, en participant massivement à la grève du 11 mai. En s’inspirant de la situation outre-Rhin : «Les hôpitaux allemands sont entrés en tarification à l’activité en 2002, relate le praticien. Les médecins hospitaliers allemands protestent en ce moment contre la rigueur économique qui en découle. Il faut que les jeunes médecins français s’emparent du débat et analysent le problème.»
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