Une nouvelle proposition d'adaptation pour ce texte écrit en 1938 par une Américaine sensible, petit livre qui s'est imposé en France loin de tout tapage. Dans un lieu nouveau, une mise en scène très sobre, qui conserve le caractère épistolaire de l'ouvrage. Intéressant.
Deux metteurs en scène, deux acteurs. Maurice Bénichou et Jean-Christophe Barbaud, Frédéric Andrau et Renaud Le Bas. Une unité. Un travail très précis. Il n'y a pas trente-six façons de représenter ce texte par lettres, cette histoire très étonnante écrite en 1938 par Catherine Kressmann Taylor, jeune femme qui deviendra une remarquable universitaire, écrira d'autres livres et qui avait su saisir, dès cette année là, la catastrophe à venir.
Deux personnages, Martin Schulze et Max Eisenstein. Un Allemand, un Américain de culture juive. Ils sont marchands d'art, en Californie. Les lettres qu'ils échangent entre 1932 et 1934 condensent tous les drames de l'époque. C'est sobre, touchant. On est proches d'eux. Et puis il y a ce dénouement terrible... Ici, les metteurs en scène jouent sur la lettre même et sa lecture. A distance ou en présence. Pas de décor. Un plateau vaste, une table, deux chaises et des lumières (Yvan Mathis et Jean-Louis Floro). Et la finesse d'une interprétation partagée. Deux jeunes acteurs très intéressants, Frédéric Andrau et Renaud Le Bas, sensibles et mobiles, très sobres. Pas de pathos exagéré mais la sobriété retrouvée de Kathrin Kressmann Taylor.
Maison des métallos, 94, rue Jean-Pierre-Timbaud, 75011 Paris, à 20 h 30 du lundi au samedi, dimanche à 16 heures (01.47.00.68.45). Durée : 1 h 30 sans entracte. Jusqu'au 11 juin, relâche le 8. Les éditions Autrement viennent de republier le texte dans une version très belle. A signaler, le prix très accessible des places : 11 euros.
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