L'INVESTISSEMENT de 16 millions d'euros que le groupe biopharmaceutique Cephalon réalise sur son site de Nevers, dans la Nièvre, lui permet aujourd'hui d'ouvrir une nouvelle unité de fabrication et de conditionnement consacré «à une forme orale à la fois solide et poreuse qui améliore la solubilité et la rapidité d'action des principes actifs», explique Alain Aragues, président de ce laboratoire américain établi de longue date en Europe.
Cette formulation pharmaceutique très hydrophile qui se dissout et se disperse instantanément dans la bouche, au contact de la salive, est d'ores et déjà proposée dans les principaux produits indiqués pour le traitement des douleurs spasmodiques, les antalgiques, ou les traitements de l'arthrose, des diarrhées aiguës, fabriqués et commercialisés par le groupe.
Aujourd'hui, les dirigeants de l'entreprise, qui estiment que cette technologie peut s'appliquer à de très nombreux principes actifs, misent sur une augmentation significative de la capacité de production en France. «Avec un rendement moyen de 20millions de boîtes fabriquées et conditionnées chaque année, ce nouvel investissement permettra de réaliser 13millions de boîtes supplémentaires à court terme», précise Alain Aragues, qui souhaite multiplier les partenariats avec d'autres entreprises pharmaceutiques intéressées par ce procédé.
Le problèmes des prix.
Un choix stratégique relativement ambitieux, puisque «l'efficacité thérapeutique gagnée par rapport aux présentations traditionnelles» compte encore bien peu aux yeux des autorités européennes d'enregistrement des médicaments. Ces présentations, souvent associées à un simple confort, sont pourtant jugées «utiles, notamment dans les traitements d'attaque», une situation dans laquelle elles offrent «une vitesse de libération du principe actif et, donc, une rapidité du traitement encore inégalées». Parmi les bénéfices de cette forme galénique, Peter Grebow, vice-président des opérations industrielles monde, insiste «sur la nouvelle possibilité de réduire des doses pour obtenir un même effet thérapeutique». Une source de progrès pour ce dirigeant confiant et certain d'avoir trouvé «la bonne formule».
Un optimisme qui se traduit aujourd'hui par ce nouvel investissement dans la Nièvre, portant à 90 millions d'euros le capital globalement investi par Cephalon en France. «Un choix courageux, affirme-t-il, dans un pays où le prix du Spasfon-Lyoc a été divisé par deux depuis ces trois dernières années.» Parallèlement, pas moins de douze génériques comprenant le même principe actif sont arrivés sur le marché. L'avenir est donc ailleurs pour cet industriel qui n'hésite pas à consacrer près du quart de son chiffre d'affaires en recherche et développement, «dans l'espoir de révolutionner certains modes de traitement, notamment en oncologie».
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