La Guyane a mauvaise réputation. Qui n’a pas entendu parler de son climat malsain, de sa forêt impénétrable, de ses nuées d'insectes, de ses serpents géants et de ses araignées monstrueuses et mortelles… L’image que l’on a de ce petit coin de France nichée au nord-est du continent sud-américain tient plus de fantasme littéraire et cinématographique que de la réalité. En réalité, les désagréments relatifs du climat équatorial sont très atténués par les alizés. Les moustiques relativement rares en forêt et le long des fleuves, font surtout preuve de harcèlement le soir. Les araignées et autres guêpes tueuses pullulent en forêt, mais sont généralement peu dangereuses, peu agressives et difficiles à voir. Comme les serpents d’ailleurs. Ce n’est pas un hasard si les accidents sont extrêmement rares (aucun décès lors des dix dernières années) : il faut déployer des efforts considérables pour observer de tels animaux, à moins de se rendre… dans un parc animalier. Quant à la forêt, mieux vaut s’équiper de bonnes chaussures plutôt que de machettes. Se déplacer dans la forêt primaire ne présente aucune difficulté, sinon celle de ne pas se perdre. Et encore, il existe des sentiers balisés. Pour une promenade hors sentier, un guide est idéal pour partir, en toute sécurité, à l’assaut des richesses de l’Amazonie.
L’Amazonie à pied ou en pirogue
Avec près de 8 millions d’hectares de forêt vierge, dont plus de la moitié classée en zone protégée, la Guyane reste l’un des derniers grands espaces naturels à explorer à pied ou en pirogue. Rien de tel que de remonter les fleuves qui la traversent (Maroni, Oyapock, Approuague…) pour découvrir sa splendeur. Émotions garanties. À moins que vous ne préfériez traverser les marais de Kaw. Là, ce ne sont pas les saïmiris et les tamarins à mains jaunes sautant de branches en branches qui vous émerveilleront, mais une nuit passée sous la voûte céleste, sans piqûre de moustique, à la recherche des caïmans à lunette ou sur un hamac tendu dans un carbet flottant.
Des cocotiers par centaines
Et puis, pour ceux qui ne sont toujours pas convaincus et qui penseraient qu’il n’y a pas d’endroits paradisiaques en Guyane, rendez-vous aux Iles du Salut. Ces trois petits îlots situés au large de Kourou, rendus célèbres par la présence du Bagne et les récits de Papillon ou l'exil de Dreyfus, sont une étape touristique incontournable. Non seulement parce qu’on y trouve les anciens bâtiments de la réclusion, complètement colonisés par la forêt équatoriale, mais aussi parce que c’est un magnifique lieu de détente et de repos : eau claire (ce qui est une exception en Guyane où s’étalent 350 km de côtes) et cocotiers par centaines. Sur l'île Royale, la plus grande, les bâtiments administratifs du bagne ont été reconvertis en… auberge (www.ilesdusalut.com). Avec une particularité : les îles sont régulièrement évacuées car elles se trouvent sur la trajectoire d’Ariane.
Le port spatial de l’Europe
À 17 km à vol d’oiseau, Kourou abrite en effet le port spatial de l’Europe et ses trois lanceurs (Ariane 5, Soyouz et Vega). La proximité de l’Equateur et l’absence de risques sismiques en font un site exceptionnel pour le lancement des satellites. Le Centre Spatial Guyanais et son musée se visite. Il est même possible d’assister au lancement d’Ariane 5 à partir d’un site d’observation rapproché! Il suffit simplement d’en faire la demande par écrit (www.cnes-csg.fr). Magique. Et inoubliable. Pour finir, un petit détour par Cayenne s’impose. Capitale de la Guyane, c’est aussi la principale agglomération du département (plus de la moitié de la population). Il y a ses plages où la tortue Luth vient pondre ses œufs du printemps à l’été, son fort ,dessiné par Vauban et érigé en 1643, mais aussi sa place des palmistes et son marché créole. De quoi faire le plein d’odeur et de saveur avant de repartir pour la métropole.
Pour y aller :
- Un vol quotidien d’Air France au départ d’Orly-Ouest et 3 vols hebdomadaires d’Air Caraïbes d’Orly-Sud.
- Vaccin contre la fièvre jaune obligatoire (carnet de vaccination à présenter lors de l’enregistrement) et traitement antipaludéen recommandé pour un séjour sur les fleuves.
- Meilleure saison pour partir : de juillet à mars.
Sur place :
- Excursions : Jal Voyages (www.jal-voyages.com) et Couleurs Amazone (www.couleursamazone.fr et www.cisame-guyane.fr)
- Hébergement : hôtels (jusqu’à 3 étoiles), chambres et carbets (habitat traditionnel) d’hôtes, gîtes ruraux et meublés de tourisme.
Pour en savoir plus :
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