De notre correspondant
L E fameux baby-boom n'est pas étranger à la progression de la maladie d'Alzheimer aux Etats-Unis. Tous les Américains nés immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, sont en train de passer au troisième âge, avec un nombre croissant de personnes atteintes par l'Alzheimer.
Dès lors qu'elle affecte les personnes âgées, elle concerne principalement le programme fédéral d'assurance-maladie Medicare, qui assure les 65 ans ou plus et, à un moindre degré le programme Medicaid, qui concerne les démunis.
L'Alzheimer Association présente aujourd'hui ses doléances à la Commission sénatoriale du budget (Senate Appropriations Committee). En effet, le financement de Medicare fait l'objet d'un débat intense. Au président Bush, qui propose une réduction de 1 600 milliards de dollars des impôts en dix ans, les défenseurs de l'assurance-maladie rétorquent qu'une partie de ces sommes devrait être consacrée à Medicare, menacé de faillite à plus ou moins long terme. La Chambre des représentants a adopté le projet de réduction d'impôts, mais le Sénat l'a rejeté, et M. Bush va être appelé à chercher des compromis. C'est dans ce cadre politique et législatif que s'inscrit la déposition de l'Alzheimer Association.
Elle dira que 5,5 millions d'Américains souffrent déjà de l'Alzheimer, soit environ 0,5 % de la population totale. Et que, si Medicare n'est pas encore en faillite, c'est parce que ses remboursements sont tout à fait insuffisants puisque le programme ne prend pas en charge les traitements médicamenteux. Elle exigera que le programme fédéral rembourse les tests et analyses, les séjours à l'hôpital, les séjours en maisons spécialisées, et éventuellement, les dommages financiers causés aux familles qui soignent leurs malades en travaillant moins. Elle ajoutera que, en 2010, les remboursements de Medicare au titre de l'Alzheimer atteindront 50 milliards de dollars, soit la totalité du coût de la maladie aujourd'hui ; et que le nombre de malades s'élèvera en 2050 à 14 millions. Enfin, elle demandera un accroissement des moyens de la recherche.
Sur ce dernier point, le Sénat doit accorder une rallonge considérable aux National Institutes of Health (NIH), déjà financés à hauteur de 11 milliards de dollars et qui devraient toucher 2,8 milliards de plus. Mais seulement 500 millions de dollars sont consacrés chaque année à la recherche sur l'Alzheimer et l'association réclame pour 2001 200 millions de plus.
Il y a un sentiment d'urgence à propos de l'Alzheimer aux Etats-Unis, où les centres de recherche repassent frénétiquement en revue tous les travaux scientifiques sur la maladie et veulent passer à des études sur de vastes cohortes. Cinq études sont en cours à l'heure actuelle sur un échantillon de 4 000 patients du monde entier ; leur objectif est de voir si l'administration précoce d'un certain nombre de médicaments et de certaines substances, comme la vitamine E, peut prévenir ou tout au moins ralentir la maladie.
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