ET SI l'ALPHA 1-antitrypsine devenait le traitement de référence des sujets à risque de diabète de type 1 ? Chez les souris NOD, en effet – un modèle animal proche des humains atteints de diabète par destruction anti-immune des cellules bêta pancréatiques –, ce traitement permet de traiter les premiers signes de diabète et de restaurer la fonction des cellules bêta-pancréatiques. Des chercheurs coordonnés par le Dr Maria Koulmanda ont eu l'idée de préciser l'impact des différentes cytokines produites en réponse à l'inflammation auto-immune pancréatique, afin de déterminer s'il existait un lien entre ces molécules et le degré des lésions pancréatiques. Il semblerait, en effet, d'après les premières observations, que les cytokines inflammatoires puissent agir sur les cellules T activées par les antigènes et sur certaines cellules T effectrices ou régulatrices.
Alpha 1-antitrypsine humaine.
Par ailleurs, le degré d'inflammation est corrélé au niveau de résistance à l'insuline chez l'animal. Partant de ces notions, les auteurs ont testé l'hypothèse de l'existence d'une inflammation qui pourrait conduire à une insulinite, une insulino-résistance, un défaut de signalisation au sein des cellules bêta et une perte de la tolérance immunitaire des îlots. Les auteurs ont traité des souris diabétiques avec de l'alpha 1-antitrypsine humaine en espérant que l'inhibition de la protéinase sérique, et l'effet anti-apoptotique et anti-inflammatoire, pourraient permettre de limiter les lésions pancréatiques.
En dépit d'une action directe sur l'activation des cellules T accessoires indépendantes, le traitement par alpha 1-antitrypsine (une injection tous les 3 jours pendant un total de 15 jours) a permis de restaurer un niveau glycémique normal chez les souris diabétiques.
Regranulation prédominant sur les cellules bêta.
L'analyse histologique a montré que, plus de trente jours après la fin du traitement, les pancréas des souris qui avaient reçu de l'alpha 1-antitrypsine présentaient une regranulation prédominant sur les cellules bêta, des îlots bêta de taille plus importante que les témoins et des îlots entourés mais non infiltrés par les lymphocytes. Le traitement permet donc de supprimer le diabète induit par l'auto-immunité et rétablit une tolérance immune spécifique des cellules bêta. Ce travail a aussi permis de constater que l'alpha 1-antitrypsine modifie les phénomènes immunitaires qui se produisent au niveau des ganglions pancréatiques périphériques. Enfin, in vivo, le traitement a permis de restaurer la signalisation de l'insuline au niveau des cellules adipeuses et musculaires et de diminuer l'inflammation dans les tissus sensibles à l'insuline.
« Proc Natl Acad Sci USA », édition avancée en ligne.
Sécrétée par le foie
Inhibiteur de la sérine kinase, l'alpha 1-antitrypsine est sécrétée par le foie. Physiologiquement, elle protège les tissus des enzymes produites par les cellules inflammatoires, et en particulier de l'élastase. Le déficit en alpha 1-antitrypsine est associé à l'emphysème pulmonaire par persistance de l'activité de l'élastase au sein des alvéoles pulmonaires.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature