Comment bâtir une coopération entre tous les acteurs de santé au service du patient cardio-vasculaire ? Tel était le thème de CAP 2005, le colloque des acteurs de la prévention qui s'est tenu durant deux jours à Marcq-en-Baroeul, dans la métropole lilloise. Organisé par Pfizer, en partenariat avec la Cram Nord-Picardie et le Cerfep (Centre de réflexion et d'éducation à la prévention), il a réuni pas loin de 200 participants venus d'horizons très divers - médecins du travail, cardiologues et généralistes, médecins de l'assurance maladie et paramédicaux... - qui ont échangé leurs expériences respectives.
Des intitiatives intéressantes se font jour çà et là pour développer l'éducation du patient, comme l'action mise en place par l'Urml (Union régionale des médecins libéraux) d'Auvergne, une région très touchée par la surmortalité cardio-vasculaire. Partant du constat que la formation traditionnelle des médecins les prépare mal à accompagner des patients découragés, et souvent non-observants, les promoteurs du projet ont eu l'idée de faire coacher les praticiens par des professionnels venus du monde de l'entreprise. « Il faut rompre avec les formations descendantes et faire remonter les raisons pour lesquelles nous avons du mal à mettre en pratique les référentiels, explique le Dr Jean-Jacques Veillard, généraliste et responsable de l'Urml d'Auvergne. Grâce au coaching, nous espérons revaloriser les médecins, qui sont souvent démotivés par une situation d'échec. » Cette initiative pilote en cours d'expérimentation fera peut-être école, si l'évaluation se révèle positive.
La relation éducative.
L'éducation du patient progresse un peu partout en France, et le concept d'alliance thérapeutique commence à faire son chemin. « Nous avons beaucoup progressé dans la relation éducative, se réjouit pour sa part Christian Magnin-Freyzot, du Cres de Besançon. Le partage de l'information, de la compétence et de l'expertise gagnent du terrain... mais il faudra du temps avant que cette culture de l'éducation s'impose aux médecins encore accoutumés au mandarinat et à un colloque singulier totalement où le savoir se trouve toujours du côté du praticien. »
Les associations de malades souhaitent vivement être associées à l'éducation du patient, étant un interlocuteur privilégié pour faire passer auprès des médecins le vécu des patients.
Une chose est sûre : l'éducation du patient implique une grande disponibilité de la part du praticien, et une qualité d'écoute, comme l'explique Dr Daniel Drueil, gériatre à Lille. « Le fait d'entrer dans une maladie grave entraîne une situation de rupture chez le patient : il est coupé de ses habitudes, de son passé, et peut être tenté par une attitude de repli sur soi. Le médecin doit savoir reconnaître cet état pour amorcer l'alliance thérapeutique. Si l'on est soi-même dans le déni de ce que vit le patient, les messages d'éducation n'ont aucune chance d'être entendus. »
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