La grossesse entraîne une augmentation des besoins en fer de l’ordre de 600 mg, mais l’absorption intestinale du fer augmente au cours de la grossesse.
Un statut martial bas est observé en Europe chez 10 à 40% des femmes enceintes, mais seulement 1 à 3% des femmes enceintes présentent une anémie (définie par une hémoglobine inférieure à 11 g/dl).
L’anémie par carence martiale en début de grossesse est corrélée avec des taux plus élevés de prématurité, de faible poids à la naissance et de mortalité périnatale. « Cependant, certaines publications ont montré des poids de naissance tout à fait optimal avec une hémoglobine de 9,5g/dl. Cela amène à penser que dans les populations plus favorisées des pays occidentaux, la réduction du taux d’hémoglobine est plutôt le reflet d’une meilleure expansion volémique plus que d’une carence… » explique le Pr Jean-Louis Bresson ( Hôpital Necker, Paris). C’est uniquement en cas d’anémie par carence martiale qu’une supplémentation en fer est indiquée et elle doit être précoce. Dans tous les cas, il faut orienter l’alimentation vers des produits riches en fer (abats, viande, légumineuses, poisson)
Calcium
Une augmentation des besoins maternels en calcium, surtout à partir du 6ème mois est normalement couverte par une adaptation physiologique du métabolisme calcique qui conduit à une capacité accrue de l’intestin à absorber le calcium dès les premiers jours de grossesse et à une légère augmentation de la résorption osseuse pendant le dernier trimestre.
Les apports recommandés en calcium sont de 1200 mg/jour. Il est inutile de recommander aux femmes enceintes ou allaitantes, en bonne santé de prendre du calcium en supplément.
Iode
Les besoins en iode de la femme augmentent d’environ 50 µg/j. Une déficience iodée au cours de la grossesse pourrait avoir des conséquences sur la maturation du cerveau fœtal. Il faut donc conseiller aux patientes de consommer des aliments naturellement riches en iode : lait et produits laitiers, crustacés, poissons d’origine marine, œuf, sel iodé.
Vitamine D
En ce qui concerne la vitamine D, les besoins maternels sont d’au moins 10 µg/j.
Une supplémentation médicamenteuse peut être prescrite en cas d’hypovitaminose, d’absence d’exposition au soleil et de grossesses rapprochées. De préférence, une prise orale unique de 100 000 UI de vitamine D au 6ème ou au 7ème mois de grossesse.
Pendant l’allaitement
La composition et la quantité de lait produite au cours de l’allaitement sont très peu influencées par l’état nutritionnel de la mère sauf en cas de dénutrition patente. « Chez une femme allaitante en bonne santé et en bon état nutritionnel c’est l’enfant qui règle sa consommation. A preuve, il reste toujours dans le sein tété 90 ml. La production de lait dépend de la consommation de l’enfant…» déclare le Pr Jean-Louis Bresson. Par ailleurs, la teneur en calcium et en fer du lait ne bouge pas quelle que soit la consommation de la mère. Elle ne doit pas se faire de souci : l’allaitement exclusif permet une croissance normale jusqu’à l’âge de 6 mois. Une seule chose : il est recommandé de supplémenter systématiquement en vitamine D tous les nourrissons au sein à la dose de 1000 UI/j.
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