LA RÉTENTION AIGUË D'URINES, définie par l'incapacité d'uriner de façon volontaire, est une des principales complications de l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP). Elle entraîne une distension vésicale douloureuse nécessitant une prise en charge thérapeutique urgente. Celle-ci implique une hospitalisation pour décompression vésicale par sondage vésical (le plus souvent transurétral, plus rarement par ponction sus-pubienne) et éventuellement un geste chirurgical.
L'étude Alfaur (ALFuzosin in Acute Urinary Retention) a été menée en double aveugle versus placebo, chez 363 patients de plus de 50 ans souffrant pour la première fois d'une rétention aiguë d'urine liée à une HBP.
Cette étude européenne multicentrique a été réalisée en deux phases.
La première phase avait pour objectif d'évaluer l'efficacité de l'alfuzosine (Xatral LP 10 mg) versus placebo sur le retour à des mictions spontanées après sondage de patients ayant un globe vésical compris entre 500 et 1 500 ml, la deuxième phase était destinée à évaluer l'efficacité de Xatral LP 10 mg en prévention secondaire sur les récidives de rétention aiguë d'urine.
Retour à des mictions spontanées après retrait de la sonde.
Lors de la première phase, les patients ont été répartis par randomisation en deux groupes : dans l'un, les patients recevaient l'alfuzosine à la posologie de 10 mg par jour en une seule prise pendant deux à trois jours dès la pose de la sonde urinaire et jusqu'à son retrait ; dans l'autre, un placebo. Les résultats mettent en évidence les bénéfices apportés par l'alfuzosine 10 mg : le pourcentage de patients ayant des mictions spontanées après retrait de la sonde atteint 61,9 % dans le groupe alfuzosine contre 47,9 % dans le groupe placebo (p = 0,012).
Les analyses statistiques prenant en compte les deux facteurs de risque d'échec d'un retour à une miction spontanée - l'âge supérieur à 64 ans et une rétention d'un volume > 1 000 ml - montrent des résultats significatifs en faveur de l'alfuzosine 10 mg qui double les chances de retour à une miction normale chez les patients à haut risque.
Réduction du recours à la chirurgie.
La deuxième phase de l'étude Alfaur a été menée chez tous les patients de la première phase qui ont eu des mictions spontanées après retrait de la sonde urinaire. Cent soixante-cinq patients ont été à nouveau randomisés pour recevoir en aveugle pendant six mois soit l'alfuzosine 10 mg une fois par jour, soit un placebo.
L'objectif était de savoir si l'alfuzosine était susceptible de réduire la nécessité de recourir à une intervention chirurgicale de l'HBP en raison d'une récidive de la rétention d'urine aiguë ou d'une aggravation symptomatique (évaluation aux 1er, 3e et 6e mois de traitement).
Les résultats montrent que l'alfuzosine, administrée à la posologie de 10 mg par jour en une seule prise, réduit à un, trois et six mois le risque chirurgical de 61 %, de 52 % et de 30 % comparativement au placebo (p = 0,04).
19e Congrès de l'Association européenne d'urologie. Conférence de presse organisée par les Laboratoires Sanofi-Synthelabo et présidée par le Dr Steven A. Kaplan (New York).
Alfaurus et Altess
Outre l'étude Alfaur, un programme de développement clinique mondial (européen et américain) de l'alfuzosine 10 mg dans la rétention aiguë d'urine est en cours de réalisation :
- Alfaurus, une étude de même schéma expérimental très semblable à celui de l'étude Alfaur et portant sur 800 patients est actuellement menée aux Etats-Unis, ses résultats seront disponibles en 2005 ;
- réalisée aux Etats-Unis et en Europe, Altess est une étude à grande échelle
(1 500 patients inclus) contre placebo avec suivi de deux ans, dont le but est de confirmer le rôle de l'alfuzosine à la dose de 10 mg une fois par jour dans la prévention de la rétention aiguë d'urine chez des patients atteints d'HBP. Les résultats seront disponibles en 2005.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature