Atteint d’un lymphome digestif, Patrick Autréaux subit une chimiothérapie.Dans « Se Survivre », le médecin qu’il est en décrit les effets secondaires. L’amaigrissement, la fatigue, la fièvre, les migraines, l’impression d’être hors du temps. Et aussi « cette poésie noire de la douleur ». Mystérieusement, c’est comme une alchimie-thérapie, secrète et obscure, qui va se mettre à opérer chez le malade-médecin-écrivain. Et qui, page après page, va le libérer.
Après « Dans la vallée des larmes », « Soigner » et « le Dedans de choses » (primé l’an dernier par l’Académie française), Patrick Autréaux entraîne son lecteur dans un abyssal voyage intérieur. Plus qu’une simple ascèse, c’est une ouverture vertigineuse, parfois dure et violente, jamais morbide, face au néant, une kénose, comme disent les mystiques. Mais c’est une mystique négative. Les mots eux-mêmes se délavent, note-t-il. Les tableaux du récit sont épurés, comme émondés de l’intérieur. Une ancienne promesse revient à la mémoire de l’auteur : celle qu’il avait faite à un vieux poète dissident rencontré quelques années plus tôt au Vietnam, écrire l’histoire de sa vie. Mais comment honorer cette dette quand la mort pourrait être prochaine ? Et quand le traitement rend incapable d’écrire ? La réponse jaillira dans une nouvelle chair littéraire.
Verdier, 80 p., 10 euros.
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