L’aire de Wernicke n’est pas où l’on croit

Publié le 31/01/2012

Il va falloir, ni plus ni moins, réécrire les ouvrages d’anatomie du cerveau. Si les travaux de Iain DeWitt et Joseph P. Rauschecker (Washington) se confirment, la célèbre aire de Wernicke, zone de la compréhension de la parole, n’est pas là où le neurologue allemand l’a décrite à la fin du XIXe siècle. Elle serait 3 cm plus en avant et de l’autre côté du cortex auditif.

Pour arriver à cette conclusion, les deux neuroscientifiques américains ont disposé d’un outil dont Carl Wernicke n’imaginait probablement pas qu’il existât un jour : le PET scan. Ils y ont eu recours auprès de plus de 100 volontaires.

Ils ont constaté que l’activation du cortex auditif associée à l’audition de phonèmes (sons courts) se situe toujours dans la partie moyenne de la circonvolution temporale supérieure gauche. L’activation créée par les mots se passe toujours dans la partie antérieure de cette circonvolution. Enfin, les chercheurs ont constaté que le secteur allant de la zone moyenne à antérieure de cette même aire est impliqué dans la représentation mentale des formes phonétiques, et qu’il est activé préférentiellement par ces sons, plutôt que par des bruits extérieurs ou créés artificiellement.

Il existe donc un codage croissant, à la fois spécifique et invariable, de la parole dans sa complexité, le long d’un réseau ventral du cortex auditif.

Proceedings of the National Academy of Sciences, doi/10.1073/pnas.1113427109.

 Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr