L' EFFICACITE de l'airbag n'est plus à prouver, rappellent R. Dumortier, E. Dantzer et F. Braye (centre de traitement des brûlés, hôpital Edouard-Herriot, Lyon) : « Il diminue environ de moitié les accidents mortels des personnes ayant leur ceinture de sécurité et environ d'un tiers ceux des personnes n'ayant pas leur ceinture. »
Comment fonctionne l'airbag ?
Lors d'une décélération brutale, l'airbag se déploie en moins de 60 ms à une vitesse de 160 à 320 km/h. « Environ 70 g d'azide de sodium est allumé par un détonateur, produisant du nitrogène (96 %), du dioxyde de carbone (3 %) et divers gaz et particules (1 %), dont une partie d'aérosols alcalins comprenant l'hydroxyde de sodium, le carbonate de sodium et des oxydes métalliques. » Au total, 60 litres de gaz sont produits en 10 ms.
Les Lyonnais rapportent 7 cas de brûlures liées à l'airbag :
- 6 du second degré, superficiel ou intermédiaire : main et avant-bras gauche (3 %) ; visage, flanc, main gauche (6%) ; main gauche (1 %) ; avant-bras droit (5 %) ; deux mains (2 %), avant-bras droit (4 %) ;
- 1 du second et troisième degré chez une femme : sein droit, flanc droit (9 %), ayant nécessité une exérèse-suture de la brûlure profonde.
Thermique, chimique, mécanique
On distingue trois catégories de brûlures, précisent les Lyonnais :
- thermiques : soit directes (contact avec les gaz à haute température dégagés lors de la combustion) soit indirectes (inflammation des vêtements) ;
- chimiques : aérosols comme l'hydroxyde de sodium, très corrosif, notamment pour l'œil. « Il faut rechercher systématiquement une kératite alcaline par un test au pH dans le cul-de-sac conjonctival et instaurer rapidement des lavages et un traitement ophtalmique » si le test est positif ;
- mécaniques, « par friction, lors de pression sur la peau supérieure à 7 atmosphères ».
Les auteurs insistent sur le fait qu'il faut rechercher des brûlures chez tout accidenté de la route, car les conséquences peuvent être graves, notamment pour les yeux (kératite alcaline).
« La Presse médicale » du 21 avril 2001, pp. 736-737.
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