«TOUTES LES 10SECONDES, une personne meurt du diabète. Durant ces 10secondes, deux personnes développent le diabète.» Des chiffres pour résumer l’ampleur d’une épidémie qui touche actuellement 3 millions de personnes en France, 189 millions dans le monde. Et, contrairement à certaines idées reçues, elle ne concerne pas uniquement les personnes aisées. Au contraire, souligne l’Association française des diabétiques (AFD), «ce sont les personnes économiquement défavorisées qui sont les plus vulnérables au diabète et les moins bien équipées pour obtenir des soins et prévenir l’apparition des complications diabétiques (cécité, amputations...) ».
La dimension sociale de l’épidémie.
C’est sur cette «dimension sociale» de l’épidémie qu’est centrée la 16e Journée mondiale du diabète, organisée comme chaque année le 14 novembre (la date anniversaire de Frederick Banting qui, avec Charles Best, a eu l’idée qui a débouché sur la découverte de l’insuline en 1922) à l’initiative de la Fédération internationale du diabète (FID) et de l’OMS. La FID entend sensibiliser l’opinion publique et les décideurs de santé sur la situation des malades défavorisés et vulnérables.
Selon ses estimations, le nombre de personnes touchées devrait augmenter progressivement pour atteindre les 350 millions d’ici à 2025, dont 80 % vivront dans les pays à bas ou à moyens revenus.
Dans la plupart de ces pays, les populations n’ont que peu, voire pas du tout, accès aux traitements diabétiques qui permettraient de prévenir un handicap ou de sauver leur vie.
Mais la pauvreté n’est pas le seul facteur de vulnérabilité. Les minorités ethniques, les migrants sont aussi à risque, en raison de facteurs socio-économiques, de la difficulté d’accès aux services et aussi parfois de facteurs génétiques.
Aux Etats-Unis, par exemple, on prévoit qu’une personne sur deux issue d’une minorité et née en 2000 développera un jour la maladie. De même, les communautés indigènes : en Australie, le nombre d’adultes touchés dans ces populations est quatre fois plus élevé que parmi les habitants d’origine européenne. Dernier facteur enfin, l’âge : les plus de 65 ans ont un risque dix fois plus élevé d’avoir la maladie que les 20-40 ans.
Le blues du diabète.
De très nombreuses manifestations et animations sont organisées à l’occasion de la Journée mondiale. A Paris, l’AFD (Association française des diabétiques) organise un forum.
L’Afrique sera à l’honneur et plus particulièrement le Sénégal, avec une visioconférence sur la récupération des déchets de soins, et le Mali, avec la présentation d’une expérimentation pilote entre le foyer malien de Montreuil et le village du Mali dont sont originaires les résidents. Des professionnels du Samu social et de la Mairie de Paris viendront témoigner des difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien lorsqu’il s’agit de soigner des SDF diabétiques.
L’AFD organise également le Salon du diabète, du 16 au 18 novembre, à l’espace Charenton. Il sera lui aussi axé sur la présence de l’épidémie dans un monde «en déséquilibre». L’allusion à l’équilibre glycémique, que cherchent à approcher au plus près les diabétiques, évoque les inégalités entre les populations face à la prise en charge de cette maladie dans le monde.
Outre des thèmes récurrents, tels le soin du pied diabétique ou l’usage de la pompe à insuline, le Salon proposera un peu d’exotisme dans des ateliers diététiques autour des « desserts du monde », des séances de relaxation ou de tai-chi-chuan, et des conférences abordant frontalement la sexualité ou le «blues du diabète» par le Pr André Grimaldi, chef du service diabétologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).
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