L'ASSOCIATION GÉNÉRALE des médecins de France fête sous le haut patronage du président de la République, Nicolas Sarkozy, le 150e anniversaire de sa création. Lors de la réception organisée pour l'occasion au château de Versailles, le président de l'AGMF, Bruno Gaudeau, en a rappelé l'histoire et la vocation.
C'est le 31 août 1858 que naît, au château de Saint-Cloud, l'idée d'une association des médecins ayant pour vocation, au sein de la profession, d'assurer assistance, protection et moralisation. Bravant la Révolution et la loi Le Cordonnier excluant les médecins du syndicalisme, c'est par ordre d'un décret de Napoléon III que l'association a pris corps avec la présence du Dr Rayer, médecin ordinaire au service de l'empereur. «Le contexte de l'époque était en pleine effervescence, rappelle Bruno Gaudeau, la période était prospère avec l'industrialisation, le faste de la rénovation de Paris par le baron Haussmann, glorieuse avec l'idée d'une Union européenne et culturelle avec Baudelaire, Victor Hugo, Offenbach, les impressionnistes et bien d'autres.»
En 1860, l'idée d'un ministère de la Santé dont Maximilien Littré fut le rapporteur se fait jour. Ce n'est qu'en 1884 que le syndicalisme des médecins prend réellement forme et passe outre la nomination de l'Association par décret impérial. Suit, de 1857 à 1863, une période qualifiée de «non-pouvoir du médecin» par Jean Bernard : les maladies bénignes guérissaient toutes seules, les maladies graves emportaient le malade. En 1865, une épidémie de choléra décale l'assemblée générale au mois d'avril suivant et l'année 1871 est marquée par les troubles de la Commune. Ce n'est que par la loi du 21 mars 1884 que s'affirme l'existence légale des syndicats médicaux qui prennent en charge une grande partie des questions d'intérêt professionnel.
La Grande Guerre de 1914 a balayé la France et l'Europe, et les médecins français ont payé un lourd tribu : 14 000 médecins sur 22 000 partent aux armées.
L'association ne cesse ensuite de s'accroître, passant de 12 000 adhérents avant la Seconde Guerre mondiale à 16 000 dans les années 1950 puis à 21 000 lors du centenaire. À partir de la création de l'Ordre des médecins, en concertation et en complémentarité avec lui, l'AGMF affirme sa vocation d'entraide.
Les années 1960 sont empreintes du développement exceptionnel de la médecine, avec la guérison des maladies infectieuses, dont la tuberculose.
Le président Bruno Gaudeau a conclu son discours en rappelant la vocation de l'association «medicis auxilium tutella» : prévoyance, entraide, solidarité restent le voeu le plus cher du président. 2008 se doit de rester fidèle à cette vocation, vieille de 150 ans : «Ces 150dernières années riches de découvertes et de progrès ont permis à la France de mettre en place l'une des meilleures médecines du monde. Très tôt, l'engagement mutualiste des médecins a montré le chemin en construisant les bases de la protection, de l'assistance et de l'entraide. Elle peut en être fière.»
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