A durée d’exposition acide identique les sujets âgés n’ont pas de lésions oesophagiennes plus sévères. Au contraire ! C’est ce qu’indique une étude rétrospectives multicentrique comparative (Galmiche et al.) réalisée sur deux groupes de patients d’IMC comparables, atteints de RGO, présentée lors des JFHOD. Au total, 88 patients « vieux » de plus de 70 ans (en moyenne 74 +/- 4 ans) et 186 « jeunes » de moins de 70 ans (47 +/12 ans) ont donc bénéficié d’une pHmétrie de plus de 24h pour suspicion de RGO. Les patients ont été appariés (2 jeunes pour 1 vieux, sans malice !) dans 9 centres en fonction du pourcentage passé sous pH 4, exprimé en 5 classes : 0-5%, 5-10%, 10-15%, 15-20% et › 20%). Les comptes rendus endoscopiques ont été revus par l’investigateur principal et classés en deux catégories : osophagite sévère ou absence d’oesophagite sévère (Classification de Los Angeles). L’oesophagite était significativement plus fréquente chez les malades jeunes (33%) que chez les malades plus vieux (19%). Plus surprenant, l’oesophagite sévère était elle aussi plus fréquente chez les patients de moins de 70 ans : 7% versus 4,5% chez les patients de plus de 70 ans (p= 0,033). L’hypothèse avancée est celle d’une défaillance des mécanismes de défense et/ou d’une réduction de la sensibilité de la muqueuse oesophagienne à l’acide chez le sujet âgé. L’endoscopie mettait en évidence un endobrachyoesophage chez 12 jeunes (6%) et 9 âgés (10%). Globalement, les patients avec eosophagites sévères avaient une exposition acide plus prolongée que les autres, mais sans différence entre les classes d’âge. Malgré l’absence de différence de durée d’exposition acide entre les deux groupes (10,5% du temps à pH›4), la durée moyenne des épisodes de reflux étaient plus élevée chez les patients de plus de 70 ans : 157 +/- 263 semaines contre 106 +/- 128 semaines. Les auteurs estiment que ces résultats sont compatibles avec les données de certains essais montrant des taux de rémission endoscopique sous IPP plus élevés chez les sujets âgés.
Un autoquestionnaire précieux
Autre travail intéressant présenté aux JFHOD, une étude observationnelle qui s’est déroulée de mars à décembre 2007 et a impliqué 2212 médecins généralistes (Zerbib et al.). Ces derniers devaient inclure les 3 premiers patients vus en consultation ayant des symptômes typiques de RGO et en recevant pas de traitement anti-sécrétoire depuis au moins 3 mois. Les symptômes de RGO étaient évalués à l’inclusion et après 1 mois de traitement par le médecin et par l’autoquestionnaire GIS* (Echelle de Lickert à 4 niveaux). L’âge moyen des patients de l’étude était de 50,3 +/- 14,1 ans et les hommes étaient un peu plus nombreux que les femmes (58%). On comptait 59% des patients en suproids (IMC › 25). La consultation était motivée par le RGO huit fois sur dix. La nature des symptômes recensés était la suivante : pyrosis (90%), douleur/brûlure épigastrique (84%), régurgitation acide (82%), éructation ou ballonnements (56%), sensation de plénitude gastrique (39%), toux (31%), enrouement ou pharyngite chronique (24%), nausées/vomissements (15%). Huit patients sur dix se plaignaient de symptômes survenant au moins une fois par semaine. Enfin, l’échelle d’impact du RGO (autoquestionnaire GIS) était jugée utile par une large majorité de médecins pour l’évaluation des symptômes (85%), la prise en charge (76%) et le suivi (76%).
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