LA MÈRE de Magaly Richard-Serrano a été l'une des premières femmes en France à faire de la boxe. Elle a repris le club de son père, où elle avait rencontré son mari, également boxeur, et c'est elle qui a entraîné sa fille. Magaly a été deux fois championne de boxe française dans son adolescence et elle sait donc de quoi elle parle quand elle évoque, dans son premier long métrage, une famille où tout passe par la boxe, l'éducation, le jeu, les relations de rivalité. C'est aussi ce qui donne aux deux jeunes filles de son film cette assez rare vérité psychologique.
Magaly Richard-Serrano a certainement une forte personnalité, comme les deux héroïnes, car elle ne s'est pas laissée déborder par son admiration passionnée pour d'autres films de boxe, tels que « Raging Bull » ou « Fat City ». Et si, en ce qui concerne la boxe féminine, on ne peut s'empêcher de penser un instant à « Million Dollar Baby », on l'oublie vite car ni le ton ni les ambitions ne sont les mêmes.
Dans la famille mise en scène par Magaly-Serrano, il y a donc deux jeunes filles dont les rêves semblent se limiter à un titre de boxe mais dont, bien sûr, l'acharnement à l'entraînement et au combat signifie bien d'autres choses. Une compétition gagnée ou perdue va les aider à sortir d'une adolescence enfermée dans la névrose familiale. La réalisatrice a bien choisi ses deux interprètes, Louise Szpindel, toute de volonté rentrée, et Stéphanie Sokolinski, boule d'énergie. Elle a eu la main heureuse pour les adultes, Richard Anconina, Maria Medeiros et, dans des rôles secondaires, Bruno Putzulu, qui adore la boxe, et Jean-Pierre Kalfon. Quant aux combats, ils sont filmés classiquement et plutôt sobrement, ce qui est un plus. Et ils s'intègrent facilement dans le rythme vif de l'ensemble.
Cocasse et triste à la fois.
Un premier film réussi, comme celui de Carine Tardieu, « la Tête de maman », qui se distingue par son inventivité visuelle. C'est Lulu, 15 ans, qui se demande ce qu'il y a dans la tête de sa mère dépressive. Lulu est une ado typique, qui a encore des réflexes de l'enfance mais veut agir comme une adulte. Pour rendre le sourire à sa mère, Lulu imagine de retrouver son amour de jeunesse et cela nous vaut quelques scènes cocasses. Le film est ainsi plutôt une comédie, sur fond d'insatisfaction voire de malheur, et ce n'est pas la moindre de ses qualités que de ne pas se résumer à un genre. Par moments, la réalisatrice s'évade dans l'imaginaire avec des images poétiques et cocasses et la bonne idée de faire apparaître Jane Birkin, l'idole de Lulu, est exploitée avec finesse. Là encore, la qualité tient aussi au choix des interprètes, Karin Viard, qu'on ne présente plus, la jeune Chloé Coulloud, qui fait croire aux 15 ans de son personnage alors qu'elle en a 19, et Kad Merad, que l'on voit beaucoup au cinéma en ce moment, on ne s'en plaindra pas.
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