« LE SYNDROME Adha, décrit initialement avant l'adolescence, peut se rencontrer chez l'adulte, affirme le Dr J.-J. Sandra Kooidj des Pays-Bas, et dans cette population il pose bien des problèmes, à la fois diagnostiques et thérapeutique. » Retrouvé souvent par certains psychiatres, et jamais par d'autres, ce trouble demeure une entité floue. On ne sait toujours pas s'il s'agit d'une maladie de l'enfance, qui évolue ensuite, ou s'il peut n'apparaître que plus tardivement, à l'âge adulte. Sa prise en charge est affaire de spécialiste, mais le généraliste y est souvent confronté en première ligne. Or, ces troubles du comportement sont difficiles à identifier.
Cinq symptômes cardinaux.
Il faut savoir évoquer cette pathologie devant cinq symptômes cardinaux qui dominent le tableau : l'inattention, l'absence de repos, l'impulsivité, les sautes d'humeur et l'irritabilité se manifestant par d'impressionnants accès de colère. Il en résulte d'importants troubles relationnels et professionnels, pouvant faire basculer le patient dans la délinquance et la criminalité.
Ces sujets sont constamment à la recherche de sensations fortes, qu'elles soient physiques ou affectives : leur passion excessive du jeu, par exemple, peut les conduire à des situations financières catastrophiques. Par ailleurs, ils sont cinq fois plus exposés aux accidents que le reste de la population. Leur existence est donc jalonnée de multiples « accrocs de la vie », dont la répétition génère un manque de confiance en soi, conduisant généralement à une composante anxieuse et dépressive réactionnelle. Sur le plan diagnostique, l'Adhd est difficilement identifiable car son expression est polymorphe. Non seulement plusieurs troubles psychiatriques présentent une symptomatologie proche, mais de plus, les trois quarts de ces patients souffrent de pathologies associées, réalisant une redoutable comorbidité : on retrouve avec une fréquence égale (de 20 à 30 % des cas) dépression et anxiété. Les trois quarts ont des troubles du sommeil.
Tabac, substances illicites.
Près de la moitié fument ou ont recours à des substances illicites. Il est donc parfois très difficile de faire la différence entre ce syndrome et un comportement de type « borderline ».
Les soins reposent sur le sevrage de l'alcool et de la drogue, une prise en charge psychique du patient et de son entourage, des thérapies comportementales et relationnelles et bien entendu le traitement pharmacologique. La prescription d'un psychostimulant est la règle, associé, selon le cas, à des anxiolytiques et/ou des stabilisateurs de l'humeur. La détermination de l'association optimale peut poser problème en raison de la fréquente comorbidité : certains effets recherchés dans une pathologie peuvent majorer les troubles dus aux autres affections. La priorité thérapeutique sera alors donnée au trouble majeur dominant le tableau, les adaptations se faisant au cas par cas.
Sorting out the truth about ADHD. Symposium organisé par les Laboratoires Lilly à l'occasion du 12e Congrès de l'Association of European Psychiatrists, Vienne.
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