TOURISME
Trab el-Hajra, le « pays de la Pierre », l'Adrar, au cur de la Mauritanie et ses étendues désertiques deux fois grandes comme la France, mérite bien son nom.
Univers minéral d'empilements de reliefs tabulaires, de sable fauve, orangé ou rouge, scintillant sous le soleil de plomb, dont les couleurs changent sans cesse au fil des heures et de la lumière. Paysages de vallées taillées dans les plateaux de grès par d'anciens fleuves, devenus oueds arides de galets et de sable bordés d'épineux. Chaos à perte de vue de blocs de rochers lunaires, d'éboulis et de galets colossaux aux formes sculptées par les vents de sable, d'où émergent subitement, au détour d'une piste, oasis ombrées de palmeraies et vieilles cités posées sur des dunes blondes ou accrochées aux flancs d'une colline escarpée.
C'est ici, dans cette région-forteresse, que débuta au Xe siècle l'épopée du royaume almoravide.
Posée au milieu de la plaine de l'oued Seguilli, comme écrasée par la chaleur étouffante et sèche au milieu d'une ceinture de jardins et de palmeraies, Atar, l'actuelle capitale de l'Adrar, semble avoir oublié ses splendeurs passées.
Petites maisons blanches disposées en damier, toutes semblables, édifices administratifs, casernes et vieux fortins évoquent plus l'ancien poste militaire de la période coloniale française que la prospère Azougui, l'antique cité berceau de la dynastie almoravide. A l'ombre d'une falaise, petit village perdu dans une palmeraie, il ne reste d'Azougui que quelques vestiges. Bribes du mur d'enceinte entourant l'ancienne citadelle et une nécropole contenant le tombeau, toujours vénéré, de l'iman Hadrami, qui accompagna dans ses conquêtes l'un des premiers chefs almoravides.
Peintures rupestres
Passés le bitume de la route d'Ebnou, rude montée découpée dans la montagne par des ingénieurs chinois, et le poste de contrôle militaire, à l'entrée de la piste de Chinguetti, on embrase le panorama grandiose sur les sommets de l'Adrar.
Ici la montagne fourmille d'abris sous roches avec d'admirables peintures rupestres représentant des bufs, des girafes et des silhouettes de danseurs.
En descendant la piste ouverte sur les paysages grandioses des grandes dunes de l'Ouarane, immense ensemble lunaire qui se prolonge jusqu'à la frontière du Mali, à plus de 600 kilomètres, apparaît Chinguetti, toujours considérée comme l'une des grandes villes saintes de l'islam avec la Mecque, Medine et le Caire.
Au centre du carrefour caravanier du commerce transsaharien, où passait jadis l'or, l'ébène, la gomme, l'ivoire et les esclaves, longtemps proie rêvée des pillards nomades attirés par ses richesses et l'abondance de ses palmeraies, Chinguetti ressemble à une belle endormie.
A l'ombre de sa mosquée à la tour quadrangulaire amincie vers le haut, la vieille ville s'étale entre sable et soleil, au milieu de dunes décorées par les hautes silhouettes des « chadouf », longs balanciers en tronc de palmier et leur contrepoids de pierre qui servent à puiser l'eau des palmeraies.
La « Sorbonne du désert »
Ville sainte mais aussi ville de culture, Chinguetti fût longtemps surnommé la « Sorbonne du désert ». Ses universités, jadis réputées, ont fermé mais subsistent encore quelques bibliothèques privées cachées derrière les murs et les portes de bois des maisons de famille lettrées. Soigneusement conservés dans des coffres et des étagères, à l'abri du sable et de la lumière, on peut y admirer corans richement enluminés, textes philosophiques ou historiques, traités de médecine, d'astronomie et actes notariés. Documents uniques, à manipuler avec précaution, que les propriétaires acceptent de présenter moyennant une modeste contribution.
Sur les hauteurs dominant le lit de l'oued se dresse l'ancien fort colonial, rappel de la conquête française. Construit en 1919, le fort fût restauré pour les besoins du tournage du film « Fort Saganne » d'Alain Courneau, en 1984. Derrière les hauts murs d'enceinte crénelés, un long bâtiments à véranda et arcades en ogive abrite un hôtel sommaire mais confortable.
Chaos de pierres grises, maisons à demi-écroulées, aux portes basses, dont certaines sont encore fermées par de lourds cadenas de fer, dédales de ruelles étroites comme des tranchées, les vestiges d'Ouadane, l'ancienne ville caravanière sur la route de l'or du Soudan,témoignent encore de l'époque où les tambours des femmes perchées sur les terrasses prévenaient de l'approche des pillards, les ouvriers des palmeraies.
Au nord-ouest d'Ouadane, en direction de l'oued El Beyyed, l'étrange Guelb er Richât étale ses immenses cercles concentriques, semblables à un gigantesque cirque. Longtemps on a cru que cette curiosité géologique était dûe à la chute d'une météorite - le Pr Monod, qui hanta les lieux en était persuadé -, mais il semble bien que son origine soit à chercher dans les grands mouvements tectoniques qui marquèrent la dérive des continents il y a plusieurs centaines de millions d'années.
Ici les hommes de la Préhistoire, attirés par la dureté exceptionnelle des roches, installèrent leurs sommaires ateliers pour fabriquer galets ouvragés, bifaces et autres haches de pierre.
Les paysages de plateaux calcinés, à perte de vue, font place subitement à un océan de sable. Au milieu des grandes dunes de l'erg Maqteir apparaît le puits d'El Beyyed.
L'ocre du sable s'adouci en rose tendre sous le soleil déclinant. Chameaux et chèvres piétinent en attendant que les chameliers remontent des profondeurs du puits la lourde « delou », poche de peau de chèvre ou de caoutchouc, gorgée d'eau fraîche.
Bien protégé par le rempart des dunes le feu crépite au milieu du bivouac. la sommaire mais roborative gastronomie nomade prend des allures de festin sous la splendeur du ciel étoilé du désert. Histoire de rompre la monotonie des jours et de vendre à l'occasion quelques objets de leur artisanat local, les nomades accueillent volontiers les visiteurs.
Les heures passent. Au dehors la chaleur de fournaise s'estompe doucement. Il est temps de reprendre la piste du désert
sous les derniers rayons de soleil qui transforment les dunes en théâtre d'ombres et de lumières.
TOURISME
Pour partir
TRANSPORTS :
Vols charters directs pour la Mauritanie : Paris-Atar de fin octobre à fin avril, 2 vols par semaine le vendredi et le lundi : 2 600 F A/R (396,37 euros) et Marseille-Atar 1 vol le vendredi : 2 466 F A/R (375,94 euros). Rens. : Point Afrique. Tél. : 01.55.28.39.99.
FORMALITES :
Passeport en cours de validité et visa obligatoire à prendre sur place à l'arrivée.
SANTE :
Vaccinations contre la fièvre jaune, la diphtérie, le tétanos et la typhoïde recommandées. Traitement antipaludéen conseillé dans la région du Fleuve. Prévoir pharmacie personnelle avec entre autres : collyre pour le sable, antiseptiques intestinaux et cachets pour purification de l'eau.
HORAIRES :
Par rapport à Paris - 1 heure en hiver et - 2 h en été.
CLIMAT :
En dehors de la saison très chaude (fin avril à juin) et de la saison des pluies (juillet à octobre), on peut aller en Mauritanie durant les autres mois.
Meilleure période : de novembre à fevrier avec des températures de 20 à 35 °C dans la journée et des nuits fraîches (5-10 °C), voire très froides (- 5 °C).
Un peu plus chaud en mars mais très supportable en raison du climat sec (nuits fraîche entre 10-15 °C) et encore plus chaud en avril.
MONNAIE :
L'ouguiya (UM) 35 UM = 1 FF (0,15 euro). Prévoir francs français ou dollars américains.
SEJOURS :
Parmi les spécialistes des voyages dans le désert, Nomade Aventure propose dans sa brochure 9 itinéraires en Mauritanie (découvertes et treks chamelier, à pied et en 4 x 4) d'octobre à mai.
Exemples : des escapades de 8 jours en 4 x 4 avec quelques marches (7 personnes au minimum) en bivouac à la belle étoile et en auberge à partir de 6 100 F Paris/Paris (929,94 euros), et de Marseille à partir de 5 800 F (884,2 euros), des treks chameliers de 8 jours à partir de 5 300 F Paris/Paris (807,98 euros), de Marseille à partir de 5 000 F (762,25 euros).
RENSEIGNEMENTS :
- Ambassade de Mauritanie et Office du tourisme, 5, rue de Montevideo, 75116 Paris. Tél. : 01.45.04.88.54.
- Consulat de Mauritanie, 89, rue du Cherche-Midi, 75005 Paris. Tél. : 01.45.48.23.88.
- Nomade Aventure : 49, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève et 19-21, rue Valette, 75005 Paris. Tél. : 01.46.33.71.71. Fax :01.43.54.76.12. Minitel :3615 NOMADAV - Internet : http:/www.nomadeaventure.com
- A Lyon : Tél. : 06.16.23.46.68.
-A Marseille : Tél. : 06.60.83.27.97.
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