« NOS RESULTATS illustrent clairement la part importante que tient l'activité physique dans la prise de poids rapide des adolescents, alors que le rôle de la consommation énergétique reste modeste. » Dans le contexte actuel d'épidémie globale d'obésité, le maintien d'une activité physique pendant l'adolescence représente donc une méthode potentiellement efficace de prévention primaire de cette prise de poids du jeune, ainsi que des pathologies chroniques qui en découlent à l'âge adulte.
Sue Kimm et coll. ont utilisé les données de l'étude longitudinale multicentrique Nghs. Elle analyse les raisons du développement de l'obésité chez des jeunes, noirs et blancs, dans deux universités américaines, grâce à un suivi annuel entre les âges de 9 et 18 ans. Les auteurs ont évalué des groupes de 1 152 filles noires et 1 135 filles blanches, en mesurant l'IMC, l'épaisseur du pli cutané et en recueillant la quantité d'activité physique à intervalles réguliers. Les participantes ont été classées en trois catégories : actives, modérément actives ou inactives. Les données ont été collectées entre 1987 et 19997.
Une association linéaire.
Au terme de l'étude, les auteurs constatent un déclin prononcé de l'activité physique en parallèle avec un doublement de l'incidence de l'obésité et du surpoids. Ils trouvent une association linéaire entre la réduction de l'activité physique et l'augmentation de l'épaisseur du pli cutané et de l'IMC.
A 18-19 ans, on observe des différence significatives entre les IMC des filles actives et inactives. Pour les noires, la différence est de 2,98 kg/m2 et pour les blanches, elle est de 2,10 kg/m2 (p<0,0001). Des résultats équivalents sont enregistrée pour l'épaisseur du pli cutané. Les filles modérément actives obtiennent des résultats intermédiaires
« Les prises énergétiques des filles noires sont significativement plus importantes, elles tendent à augmenter avec le temps. La consommation énergétique des filles blanches reste stable », remarquent les auteurs. Les premières ont des enfants plus tôt et le tabagisme est plus fréquent chez les secondes.
L'activité du groupe le plus actif correspond à une marche à vive allure à raison de trente minutes cinq fois par semaine. Cette activité n'est pas considérée habituellement comme très élevée pour une adolescente en bonne santé. Ce qui veut dire que l'on peut obtenir une prévention de la prise de poids simplement en augmentant l'activité dans des limites raisonnables. Les auteurs estiment que l'on peut empêcher une prise de poids de 4 à 6 kg chez des filles blanches et de 6 à 9 kg chez des filles noires. Cela peut aussi servir à établir des programmes de prévention en santé publique ou dans les écoles.
Ces résultats mettent en lumière le parallèle qui existe depuis deux décennies entre le déclin drastique de l'activité chez les adolescents et l'augmentation de l'obésité, en l'absence d'un accroissement significatif de la prise calorique.
« The Lancet », publié en ligne le 14 juillet.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature