Rhumatisme psoriasique
UNE FORTE expression transcriptionnelle du TNF-alpha a été mise en évidence dans la peau lésée des patients atteints de psoriasis. La présence de concentrations élevées de TNF-alpha a également été démontrée dans le liquide synovial des patients ayant un rhumatisme psoriasique. L'action des antagonistes du TNF-alpha, dont le rôle dans cette affection est essentiel, est ainsi susceptible de constituer un traitement efficace des manifestations articulaires et cutanées.
Le traitement conventionnel du psoriasis modéré ou sévère est fondé sur la photothérapie, le méthotrexate, la ciclosporine A et les rétinoïdes. Ces thérapeutiques ont toutefois chacune un profil d'efficacité et de tolérance qui en limite l'emploi au long cours. De plus, elles sont parfois contre-indiquées ou inefficaces. Leur efficacité est habituellement appréciée d'après un score qui tient compte de la surface des lésions cutanées, de leur induration et de leurs caractères érythémateux et squameux, le score Pasi (Psoriasis Area and Severity Index). La qualité de vie des patients est appréciée avec l'indice dermatologique de qualité de vie DLQI (Dermatology Life Quality Index).
Sur le plan rhumatologique, le traitement usuel fait appel aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, aux corticoïdes et aux médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD, pour Disease Modifying Anti Rheumatic Drug) : sulfasalazine, méthotrexate, cyclosporine et, plus récemment, léflunomide. L'efficacité de ces traitements, fréquemment modérée, a été déterminée d'après des essais cliniques souvent de faible ampleur.
L'adlimumab améliore les signes articulaires.
L'étude ADEPT (ADalimumab Effectiveness in Psoriatic arthritis Trial) a été réalisée afin d'évaluer l'efficacité et la tolérance sur plus de vingt-quatre semaines de l'adalimumab (Humira, Laboratoires Abbott), un anticorps monoclonal humain recombinant anti-TNF-alpha, chez des malades ayant un rhumatisme psoriasique actif. Cet essai de phase III a été réalisé en double insu contre placebo. Il a porté sur des adultes après échec d'un traitement par anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les sujets inclus ont été stratifiés en fonction de la prise éventuelle de méthotrexate et de la sévérité de leur psoriasis. Les critères de jugement étaient les critères de l'ACR, le score Pasi et les autres échelles couramment employées.
Au total, 313 patients ont été inclus. Parmi eux, 289 ont terminé l'étude. Après deux et quatre semaines de traitement, respectivement 27 et 52 % des malades sous traitement actif avaient bénéficié d'une amélioration d'au moins 20 % de leurs signes articulaires (ACR 20), contre 6 et 9 % dans le groupe placebo. La fréquence et la nature des effets indésirables ont été comparables à celles observées au cours des essais cliniques portant sur la polyarthrite rhumatoïde.
Ainsi, le traitement du rhumatisme psoriasique par l'adalimumab est efficace sur les signes et les symptômes du rhumatisme psoriasique. Comme l'a souligné Ph. Mease (Seattle, Washington), « le développement de biothérapies actives sur des éléments diversement impliqués dans le rhumatisme psoriasique représente un progrès considérable dans le traitement de cette affection ».
D'après le symposium « Does the Skin Matter ? The Impact of TNF Antagonists on the Comprehensive Treatment of PsA », organisé par les Laboratoires Abbott.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature