AVEC PRÈS de 141 000 publications de 1973 à 2006 à l’appui, l’acupuncture offre des bases scientifiques, en particulier dans le suivi des grossesses, des accouchements et des suites de couches, qui se confirment.
Outre la prévention des incidents au cours des diverses phases de la grossesse (la plupart des médicaments sont contre-indiqués durant cette période), la correction de troubles antérieurs de santé de la mère est également prise en charge par cette médecine chinoise traditionnelle.
Au premier trimestre, l’acupuncture est proposée en traitement des nausées et vomissements (recommandation de première intention de la Haute Autorité de santé), de la fatigue, de l’anxiété, des troubles du sommeil. Au deuxième trimestre, son action préventive concerne notamment tous les types de douleurs, les problèmes digestifs, les crampes, et s’intéresse déjà au « baby blues ». Au troisième trimestre, l’acupuncture peut agir sur les infections urinaires et vaginales, les saignements, les oedèmes, les contractions et les présentations foetales incorrectes.
Comme le rappelle le Dr Denis Colin (Paris), l’acupuncture montre également un intérêt pour l’enfant à venir, avec comme dessein la prévention de l’hypotrophie et des « actions pathogènes » biologiques ou psychologiques de la mère susceptibles d’interférer sur l’état du foetus.
Au moment de l’accouchement, l’acupuncture est utilisée pour améliorer l’efficacité des contractions, favoriser l’ampliation périnéo-pelvienne et induire une dilatation rapide du col. En post-partum sont traités des problèmes urinaires, l’anémie, la tonification périnéale, la dépression, si cette dernière n’a pas pu être prévenue.
Dans l’expérience de l’équipe de l’hôpital de Saint-Cloud, les résultats étaient très bons notamment sur les douleurs lombaires ou abdominales (85,9 %), la maturation du col (85,7 % d’accouchements obtenus entre 6 heures et 24 heures après la séance, avec des contractions physiologiques) et la pathologie circulatoire des membres inférieurs (72,7 %).
Augmente la probabilité de présentation céphalique.
Une métaanalyse portant sur la version des présentations du siège avant terme a regroupé six essais comparatifs randomisés évaluant l’acupuncture versus absence d’acupuncture. Il en ressort qu’elle augmente la probabilité de présentation céphalique à l’accouchement : 62 % dans le groupe bénéficiant le traitement versus 47 % dans le groupe contrôle.
Selon le Dr J. Nguyen (Marseille), les essais de bonne qualité méthodologique mettent en évidence une augmentation relative du bénéfice (obtention d’une version) de 32 % : on estime, en France, à 40 000 le nombre annuel de présentations du siège à terme. Si l’acupuncture était pratiquée systématiquement dès la 33e semaine en cas de présentation du siège (une séance quotidienne de moxibustion de 30 minutes durant une à deux semaines ou deux séances par semaine d’acupuncture pendant quatre semaines), il serait possible d’obtenir près de 10 000 versions par an et, par là, l’économie importante de césariennes prophylactiques ou de pathologies sévères du nouveau-né.
D’après les communications des Drs D. Colin (Saint-Cloud) et J. Nguyen (Marseille ) dans le cadre du MEDEC 2006.
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