CHAQUE cycle de procréation médicalement assistée est onéreux, contraignant et peu rentable sur les grossesses obtenues. Depuis le début de la mise en oeuvre de ces protocoles, on s'efforce de trouver des techniques permettant de réduire les stress et d'améliorer les taux de succès.
Eric Mannheimer et coll. (Baltimore, Etats-Unis) se sont interrogés sur l'effet de l'acupuncture, utilisée en Chine depuis de siècles pour la régulation du système reproductif féminin. Ils ont réalisé une métaanalyse d'études contrôlées destinées à évaluer l'acupuncture dans l'amélioration des taux de réussite des PMA.
Sept études randomisées contrôlées, réalisées selon une méthodologie pragmatique, ont été éligibles, totalisant 1 366 participants. L'acupuncture était comparée à un traitement factice dans trois études (stimulation de points non référencés pour favoriser la fertilité) ou à une absence de traitement. Les femmes suivant une procédure de procréation médicalement assistée avaient des profils variés : âge, durée de l'infertilité, diagnostic et même protocoles de traitement (FIV et injection intracytoplasmique de spermatozoïdes). Ces résultats préliminaires montrent que : «Compléter le transfert d'embryon avec un traitement par acupuncture avec un choix raisonné de points à stimuler est associé à une amélioration significative des grossesses cliniques (odds ratio de 1,65, IC 95 % de 1,27 à 2,14) ; des grossesses évolutives (OR 1,87) et des naissances vivantes (OR 1,91) .»
Augmentation de 65 % du taux des grossesses.
Ce qui peut se traduire par une augmentation de 65 % du taux des grossesses cliniques comparativement aux groupes témoins. Les résultats sont robustes, et résistent aux corrections par les différentes variables potentiellement confondantes, soulignent les auteurs.
«Le traitement par acupuncture est rentable, même si l'on considère l'éventualité de l'effet le plus modeste (en prenant la limite inférieure de l'intervalle de confiance à 95 %) , selon lequel il faut traiter 17femmes par acupuncture pour obtenir une grossesse supplémentaire.»
Les sept études ont été réalisées dans quatre pays de l'Ouest, avant 2002. Les protocoles ont été un peu différents d'une étude à l'autre, les femmes pouvant recevoir l'acupuncture immédiatement avant le transfert d'embryon ou juste après. Mais toutes ces études ont utilisé un choix de points sélectionnés identiques. Les séances de stimulation ont duré en moyenne entre vingt et vingt-cinq minutes. Dans trois études, une séance supplémentaire d'acupuncture a été administrée.
En matière d'aide à la fertilité féminine, on peut supposer que l'acupuncture est susceptible d'induire trois types d'effets. Ce traitement peut provoquer la libération de neurotransmetteurs qui stimulent la sécrétion de GnRH, ce qui influe sur le cycle menstruel, l'ovulation et la fertilité. Ensuite, on peut en attendre une stimulation du flux sanguin utérin par inhibition de l'activité du système sympathique. Enfin, la production d'opioïdes endogènes est stimulée.
« British Medical Journal », publication en ligne.
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