ARTS
Aux premiers jours de l'été, le Louvre ouvrait des salles consacrées aux peintures des écoles germanique, flamande, hollandaise, belge, russe et scandinave. Des régions parfois négligées dans les collections publiques et mal connues du grand public. Six nouvelles salles poursuivent le magnifique itinéraire proposé dans un Louvre toujours grandissant.
Cent trente-cinq tableaux y sont exposés, dont la plupart n'étaient plus présentés depuis longtemps, faute de place. Le Louvre achève ainsi le redéploiement de son circuit de « peinture du Nord ». L'occasion est belle de retrouver la majesté lyrique de C. D. Friedrich à côté d'uvres d'artistes moins connus comme les Autrichiens Maulbertsch et Wutky, les Allemands Schönfeld et Lessing, les Belges Navez et Braekeleer, ou le Russe Chtchedrine. Une place importante est accordée à la peinture des pays scandinaves (Eckersberg, Kobke, Lundbye, Sodring). L'itinéraire proposé s'amorce sur la production picturale des écoles hollandaise et flamande du XVIIIe siècle. Une facture lisse où joue surtout la virtuosité artisanale, les Allemands et les Autrichiens jouant plutôt la carte du rococo, mais le romantisme dans le paysage atteint ses sommets avec Friedrich. Le Norvégien Peter Blake est particulièrement bien représenté. Ce sont 26 paysages commandés par Louis-Philippe pour commémorer son voyage en Laponie en 1795.
Parallèlement à ces agrandissements qui fixent le musée dans ses nouvelles structures, de nombreuses expositions ponctuent son calendrier. Pour l'ouverture de la saison 2001-2002, on peut découvrir (salle de la Chapelle, 2e étage, salles 20 et 23, jusqu'au 17 décembre) un artiste curieux et peu connu, « Pieter Boel, peintre des animaux de Louis XIV ».
Il travaillait sur les oiseaux et les mammifères de la Ménagerie de Versailles avec un sens exceptionnel de l'observation, une virtuosité graphique confondante et respectant le caractère naturel de ses modèles. Il avait travaillé aux Gobelins pour les commandes de Charles le Brun, et intervint dans les vastes travaux de ce dernier pour le décor du château de Versailles. Il peut être considéré comme le premier observateur « naturaliste » d'animaux vivants.
Dans un ordre d'idées tout à fait différent, c'est la présentation exceptionnelle des « Autels archaïques de Géla » (aile Sully, rez-de-chaussée, salle 6), jusqu'au 17 décembre). Trois autels en terre cuite polychrome mis au jour lors de fouilles en Sicile en 1999. Géla faisait partie de ces colonies fondées par des contingents d'émigrants grecs, dès le VIIe siècle av. J.-C. alors qu'ils étaient en quête de terres nouvelles et d'une extension commerciale indispensable à leur survie. Une figuration véhémente et fort originale de la Gorgone Méduse serrant dans ses bras Pégase et Chrysaor, ou encore l'enlèvement de Céphale par Eos, des thèmes empruntés à la mythologie grecque dans ses forces noires et agressives.
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