« Didon et Énée », de Purcell et « Fidelio », de Beethoven

L’actualité décalée

Publié le 14/12/2008
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Crédit photo : © Elizabeth Carecchio

IL EST DOMMAGE que « Didon et Énée » de Purcell d’après Virgile, que viennent de présenter Les Arts Florissants à l’Opéra-comique, ne se soit pas installé à Paris pour les fêtes. Cet excellent spectacle d’une heure réalisé par Deborah Warner et Chloe Obolensky pour les Festwochen à Vienne en 2006, d’une esthétique très classique, aurait certainement rempli sans discontinuer la Salle Favart jusqu’au réveillon.

« Didon » figure parmi les œuvres théâtrales que William Christie chérit et où il insuffle à son ensemble toute l’énergie, la poésie et la progression dramatique qui est sa substance. Madalena Ernmann, qui fut une formidable « Julie » de Philippe Boesmans en 2005 au Festival d’Aix-en-Provence, est une émouvante Didon et la distribution qui l’entourait était à sa hauteur. Retransmis en direct par France Musique et filmé par Arte pour une diffusion ultérieure, ce spectacle fera l’objet d’un DVD, à ne pas manquer (1).

« Fidelio », de Beethoven, n’est pas vraiment l’opéra que l’on attend pour les fêtes avec son action qui se passe d’un bout à l’autre dans une prison ! Le calendrier de la saison le ramène en décembre, après de longues années d’absence, sur la scène du Palais Garnier.

Son point faible, duquel le public s’est accommodé depuis la création à Vienne au tout début du XIX° siècle, est le déséquilibre de sa première partie entre les dialogues parlés et les airs et ensembles chantés, inhérent au genre Singspiel, ancêtre de l’opéra allemand. Gérard Mortier a voulu refaire écrire les dialogues en les actualisant et les étoffant, projet aboutissant à un déséquilibre encore plus grand avec un premier acte interminable. Quitte à les refaire, mieux aurait valu les raccourcir ! Dommage, car la mise en scène d’un modernisme de bon aloi de Johan Simons et Jan Versweyveld, et la distribution presque parfaite, étaient les ingrédients d’une réussite totale.

Très crédible physiquement dans le rôle travesti de Leonore, Angela Denoke peinait à le chanter lors des premières représentations. Alan Held (Don Pizarro), Franz Josef Selig (Rocco) et Joans Kaufmann, merveilleux Florestan, rivalisaient autant par leur chant que leur jeu scénique.

(1) Opéra-comique (0825.01.01.23). Prochaine nouvelle production : « Fra Diavolo », d’Auber, du 23 janvier au 4 février.

(2) Opéra de Paris Garnier : 08.92.89.90.90 et www.operadeparis.fr. Jusqu’au 21 janvier.

 O.B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8480